Encore une fois et sans aucune raison, je me trouve embarqué dans un article à écrire pour quelques membres et peu importe, mon devoir de culture reste la plus forte. Il semblerait que je sois désigné d’office comme Historien sur différents sites.
Le Beath them all a bien évolué depuis ces deux dernières années avec des titres comme Bayonneta ou Madworld, mais revenons à l’origine de ce genre très simple et peu varié selon les dires des mauvaises langues. Oui et non, c’est sûr que globalement, on latte tout ce qui passe, j’avoue. Ceci dit, entre Captain Commando et Fighting Force…il y a eu du changement malgré tout.
Le beat them all fut un genre phare à la bonne époque des salles d’arcade. Nous ne devons pas oublier notre passé vidéoludique. Let’s Go.
Avant-propos
Je tiens à remercier plusieurs personnes pour l’intérêt des vieux jeux et la possibilité de retrouver ces jeux sans aucune difficulté. L’émulation permet de poursuivre l’aventure, mais à certaines conditions. Kaekael a remis un site qui offre la possibilité de jouer à un catalogue de jeux, sans une connaissance pointue de l’informatique. Mon Senseï Asenka qui malgré l’éloignement sait me remettre en question sur l’avenir du jeu vidéo, ainsi que Pikabike qui participe activement à l’élaboration des JV-TV sur You tube également (aspect visuelle de meilleure qualité). Un merci également à Luc C., ancien camarade de classe qui m’avait montré Double Dragon sur PC Victor.
L’origine
Bon je sais déjà qu’au cours de cet article, je remarque déjà les puristes aux aguets. Je serais tenté d’affirmer que le soft qui a lancé le style est quand même Double Dragon (oui, je sais, nous avons eu du Renegade et autres consorts). Mais à force de constater qu’entre Kunio et Double Dragon, tous deux de la même boutique Technos, il y en a un plus célèbre que l’autre.
Le principe est simple : deux frères doivent aller sauver leurs petites amies qui ont été enlevées par un gang sans scrupule. Intérêt scénaristique frisant le 0, cependant l’intrigue est posée et cela conduit à une bonne raison pour se défouler.
Double Dragon fut l’un des premiers beat them all adapté sur console et il a obtenu un excellent succès quelle que soit console (aussi bien Double Dragon sur Game boy et Sega Master System que les suites sur les autres machines par exemple Double Dragon 2 sur Nes). Par contre, un point intéressant est le fait que les consoles ont bénéficié de versions réalisées juste pour elles à l’image de Double Dragon 2 et 3 sur Nes, qui n’ont peu de points communs avec leurs homologues sur borne d’arcade. Enfin voilà la raison pour laquelle, j’affirme que le jeu Double Dragon se place comme un point de départ pour cet article.
Beaucoup de compagnies se sont ensuite penchées sur ce genre de jeu au succès montant, avec plus ou moins de réussite : Data East avec Dragon Ninja, Taito mais surtout Capcom.
Capcom frappe et gagne
Alors là, on peut dire ce que l’on veut, mais malgré tout, le jour où capcom a tapé à la porte du monde du beat them all, ils l’ont carrément enfoncée avec un jeu simple mais ô combien génial, j’ai nommé Final Fight.
Scénario ? Aussi palpitant que celui de Double Dragon quoique en moins nul : un gang kidnappe la fille du maire de Metro City, pour s’emparer de la ville. Or, le maire Mike Haggar est un ancien catcheur et street fighter, alors il décide d’affronter les bad guys pour s’amuser au lieu de s’occuper de la gestion de sa ville. Il convoque deux de ses potes : Cody, le fiancé de Jessica et Guy qui se joint dans sa quête de Justice. L’histoire se résume en une seule phrase, retrouver la Belle et défoncer tous les vilains de la ville. Pourtant, le titre demeure un classique du genre.
Pourquoi ? Plusieurs raisons, la première réside que l’aspect visuel donne une claque à la concurrence pour son époque et qu’il n’a pas trop subi l’usure du temps. A titre d’exemple, Double Dragon est sorti en 1987 et le soft semble laid, même lors de sa création, mais là c’est juste mon avis personnel. Ensuite l’année suivante, Dragon Ninja débarque et les graphismes n’ont rien d’attirant.
Et le pire, c’est que la concurrence s’est inspirée de l’œuvre de Capcom avec des succès plus ou moins mitigés. Technos essaye de se relancer avec The Combatribes en 90 ou encore Data East avec Crude Buster plus connu sur Megadrive sous le nom de Crude Dudes.
Autre bon point pour Final Fight, le rythme du jeu est très différent des autres beat them all de l’époque, les stages présentent de la créativité, l’action se déroule pas toujours dans la rue et nous visitons une ville entière, avec son quai, sa rame de métro, etc.
Le soft propose d’incarner trois personnages très différents, ce qui donna lieu aux premiers classements, du plus fort au plus faible et assez attachants. Sans oublier les boss charismatiques comme Rolento, Sodom, … ces derniers seront d’ailleurs réutilisés sur d’autres titres, marque de fabrique de l’éditeur d’Osaka (le recyclage, méthode usée jusqu’à la corde).
Le jeu fût si populaire qu’il fut décliné sur un grand nombre de consoles (Snes, Mega-CD, GBA et le dernier en date : Final Fight Double impact) et devint un succès malgré les restrictions techniques des machines de salon. La fameuse version Super Famicom et ses deux personnages disponibles au lieu de trois, suivie plus tard de Final Fight Guy qui n’avait plus de ralentissement mais toujours deux combattants et jouable qu’à une seule personne, un comble.
Guardian Heroes, Treasure
Enfin, tout ceci pour dire que Final Fight s’est placé comme un tournant du Beat them all, et que tous les autres bons BTA seront plus inspirés du titre de Capcom que son homologue Double Dragon de Technos. Avec ce jeu, l’éditeur japonais se tailla une belle part dans ce créneau.
Une place qu’il n’allait pas tarder à conforter. A noter que Final Fight introduit des détails amusants à l’image du bad guy Andore un hommage à André le géant, ancien catcheur français mondialement connu, champion de la ligue WWE ; de plus Hugo sera présenté comme la version moderne de ce méchant dans la série des Street Fighter III.
Le personnage de "Poison" est tirée du groupe des années '80 "Glam" où la chanteuse avait l'habitude d'avoir un chapeau semblable celui que porte la fille que l'on combat dans Final Fight. D'autres personnages tels qu' "Axl" et "Slash" sont des parodies du groupe "Guns N' Roses". Nous nageons en plein délire.
La riposte
Oui, mais voilà, comme le beat them all est un genre qui marche, tout le monde s’y essaye. Par exemple, à la sortie de Final Fight sur SFC, une nouvelle série apparut sur cette même console : Rushing Beat allias Rival Turf. Un jeu simple qui bénéficia de son petit succès pour une bonne et simple raison.
Sur Super Nintendo, Rival Turf se démarque par un mode jouable à deux, malgré une réalisation technique moyenne, le jeu trouva son public. Jaleco, auteur de ce titre s’est frayé une place dans ce domaine, en créant deux autres suites. Konami aussi se méla à la bataille avec brio en proposant la licence Teenage Mutant Ninja Turtles, avec un quatrième opus de folie.
Cependant les grands concurrents de Final Fight sur console ne se trouvent pas sur Super Nintendo, ils sont hébergés sur la Rolls Royce des console, c’est-à-dire la Neo-Géo, en outre Sega crée une nouvelle série pour sa Megadrive : Bare Knucles en d’autre terme Streets of Rage.
Les cas Burning Fight et Mutation Nation se classent à part ; ces deux jeux sont passés par l’arcade et sont sortis pour se faire une place et arrêter la domination que Capcom avait mise en place avec les Captain Commando (excellent jeu, soit dit en passant un des meilleurs beat them up à ce jour), King of Dragons et autres Knights of The Round. Mais s’agissant ici d’arcade que de console, j’y reviendrai plus tard. Cependant, évoquons de nouveau le hit Street of Rage qui a s’imposer face à son rival Final Fight. La production de Sega copie la plupart des points positifs de son homologue (hormis la qualité graphique inférieure face à l’arcade) et en ajoute quelques-uns : deux fins, statistiques des persos affichés lors du choix ; et surtout l’atout principal reste la bande sonore qui est exceptionnelle. Non, les digits, il est vrai se placent un ton en dessous du hit de Capcom.
Un autre plus provient de la possibilité d’appeler les flics, ce qui provoque une danse des ennemis assez marrante, avant qu’ils reçoivent un coup de roquette dans la tronche…Enfin, c’est du détail. Streets of rage 2 corrigera la majorité de ces défauts pour ne laisser que du bon.
Après les succès de toutes parts pour les autres compagnies, au nez et à la barbe de Capcom (genre Double Dragon vs Battletoads et autres) et après le mini fiasco Final Fight Guy (pourquoi racheter un jeu que tout le monde a acquis dès sa sortie de la sortie. Guy à la place de Cody et les ralentissements supprimés ne suffisent pas ; Capcom sort Final Fight 2 en 93, histoire de se repositionner dans la course sur les supports console (pourquoi avoir sorti Captain commando sur SFC en 95 ?). Aucune logique, le soft est sorti en 1991 en arcade, la stratégie marketing de cet éditeur restera toujours un mystère (à quand SF III Third Strike ?!).
L’assaut en Arcade
Jusque-là, après la sortie de Final Fight, la domination était made in Capcom. Ils enchaînaient les succès en arcade et obligeaient la concurrence à suivre le mouvement. Jugez par vous-même : Warriors of Fate, Cadillac & Dinosaures, The Punisher…rien que du très lourd.
Sauf que SNK n’entend pas de cette oreille et envoie la risposte à l’aide de la puissance de son système MVS et de sa console Neo Geo où la taille des cartouches dépassaient facilement les 32 Megas (puissance maximale pour les cartouches Megadrive et Snes), et montaient jusqu’à plus de 600 Mégas (dans le cadre des Kof).
Madworld, un digne Héritier ?
Burning Fight fut considéré à l’époque comme un pur plagiat de Final Fight. Et ce n’était pas tout à faux. Les héros possèdent de fortes similitudes en référence à Guy et à Cody. Passons donc sur ce jeu sans originalité. L’une des plus belles série de SNK se nomme Sengoku. Ce titre se déroule dans différentes époques avec une « ambiance féodale » japonaise, vous pouvez également transformer votre héros en un guerrier surpuissant ; de plus la réalisation technique est une claque, même encore maintenant. Cette série comporte trois opus, mais je retiendrais les deux premiers qui restent des jeux à détenir absolument dans sa collection.
Mutation nation sort en 1992 et se démarque par sa qualité graphique et un scénario assez différent du bon « Samaritain » (femme avoir été enlevée, moi aller récupérer ma belle). Nous évoluons dans un univers de science fiction où les monstres règnent d’une main de fer.
D’autres jeux comme Robo Army ont eu également du succès, auprès des fans de la Neo Geo.
Toujours est-il que malgré une féroce concurrence, Capcom continuera à demeurer le leader. Cependant, les rivaux ont permis de populariser ce genre dans les salles et que l’éditeur d’Osaka s’est inspiré de ce genre pour mieux le faire évoluer.
Le Retour sur console
Force est de constater que Capcom a la mainmise sur le genre dans les salles d’arcade et enchaine les hits. Après les Cadillac and Dinosaurs, Punisher et autres consorts, une nouvelle génération de hits débarquent mettant en avant la nouvelle carte d’arcade, la fameuse CPS2.
Advanced Dungeons & Dragons, Alien vs Predator (l’un des jeux les plus chers sur le format CPS 2), … et surtout le moins connu mais peut-être l’un des meilleurs d’entre eux : Battle Circuit, l’éditeur aura placé la barre bien haute.
Battle circuit contient quelques nouveautés, s’inspirant des jeux de combat 2D, il consiste à ajouter des coups spéciaux qui rendent les possibilités d’enchaînements nombreuses et se rapproche du système des combos.
Kunio, le premier ?
La série des Donjons et Dragons, ainsi qu’Alien versus Predator introduisent des licences pour attirer plus de monde et chacun détient ses propres atouts : AvP privilégie l’action non-stop, alors que D&D sont tournés plus vers l’aventure et les choix (multiples chemins pour voir la fin) qui rallongent de beaucoup la durée de vie.
Battle circuit lui ne dépend d’aucune licence et pourtant. Il représente l’un des gros coups de poker pour Capcom. Des personnages variés ayant chacun son propre power-up, très beau, un scénario simple mais terriblement comique (le docteur Saturn, le loser par excellence), bref j’adore et je le conseille à tous. Toujours est-il que s’imposer en maître d’un genre en voie de disparition, l’éditeur a encore des disciples, l’émulation aidant à retrouver ses gloires passés.
Un avenir pour ce domaine ?
La saturn a bénéficié de quelques conversions de Capcom, mais on notera également la présence d’un excellent Guardian Heroes. Treasure, vous connaissez ? Non, ces programmeurs de talent ont soutenu les consoles de Sega, mais également ils ont réalisés des shoots them up de légende dont Radiant Silvergun ou Ikaruga dans le cadre de la Dreamcast.
Golden Axe, le jeu de Sega a lui aussi marqué son époque. Par ailleurs, cette série a eu une transformation sur Saturn avec Golden Axe duel. Plus tard, la licence est tombée dans les abysses de la médiocrité avec G.A. Beast Rider. Une compilation regroupant quelques perles de la Megadrive, vous trouverez des jeux de talent, idéal pour retrouver sa jeunesse. A noter également, Streets of Rage 2 bénéficie sur le Xbox live arcade d’une version où l’on peut jouer en ligne ; une excellente idée mais on désire toujours plus.
Le genre a profondément évolue pour se métamorphoser et se mélanger à d’autres genres, j’évoque le cas de Devil May Cry, immense succès de Capcom. Cependant la 3D n’a pas réussi pour tous, après un opus prometteur, Fighting Force a eu une suite misérable.
Peut-on encore parler de Beat them all ? Pour moi, cet univers se limite seulement à mon âge d’or du jeu vidéo. Encore aujourd’hui, les cartouches comme Final Fight II se négocient à des tarifs abusés, mais la passion n’a pas de prix.
L’émulation ou la borne, le bonheur retrouvé !
Je vois déjà dire que « rien ne vaut l’original ! » ; je suis en partie d’accord ; cependant le jeu vidéo est devenu un loisir de luxe, suite à la société de consommation. Avant, on se contentait de peu et on profitait pleinement de nos jeux et surtout dans le cadre d’une Neo Geo, il fallait réunir une sacrée somme pour se procurer une seule cartouche.
Petite piqure de rappel, les premiers prix commençaient à 690 francs pour s’élever à plus de 2 400 francs. A présent, une carte d’arcade comme Alien Versus Predator, vous risquez de pleurer : 299 euros (pour de l’ocas, aie).
Malgré une chasse aux sorcières sur les sites d’émulation, ces classiques sont convertis sous forme de compilation dans le cadre de Sega par exemple ou sous la forme de « jeux classés » pour apéritif (dirons les mauvaises langues). Derrière le Xbox live arcade ou le Psn, vous trouverez des jeux de grande qualité, mention spéciale pour Final Fight Double Impact qui propose deux titres. Le premier est Final Fight jouable en ligne ou solo ; le second moins connu s’appelle Magic Sword. Ce dernier se déroule dans un Univers médiéval et offrant du challenge.
Des sites comme Romstation est une mine d’or pour ce genre, au moins vous aurez droit au véritable Tortues Ninja IV et non une pale copie des machines actuelles. Alien versus Predator, l’impossible à la portée de la main, du streets of Rage, du Golden Axe ; tous ces jeux aux quels nous avons claqué notre argent de poche dans les salles.
L’avenir de ce genre est dans le retro (ah, flute, je cite un slogan). Que voulez-vous, les moyens techniques ont bien changé au détriment dans la plus part des cas du plaisir et l’envie d’y rejouer. Certes, ces titres ont une faible durée de vie, mais ils donnent de grandes émotions dans mon cœur de vieux gamer qui désire retrouver une seconde jeunesse.
Amusez-vous bien sur ce genre et profitez de la vie !
Dernière édition par Keniori le Jeu 27 Jan 2011 - 0:35, édité 1 fois