Editeur : Electronic Arts
Développeur : Sipcy Horse
Genre : Plate-forme – 1 joueur
Format : Ps3 & 360
Date de sortie : 16 Juin 2011
Après avoir mis en avant une preview, ainsi qu’une fiche ciné sur le monde merveilleux d’Alice aux Pays des Merveilles, nous voici replongé dans le soft sorti depuis un mois, vous avez eu le temps d’analyser les premières critiques, ainsi que les tests des sites spécialisés. Pourtant, l’avis d’un joueur représente malgré tout un jugement honnête, sans porte de derrière. Allons-nous rêver à un monde sublime ou à un désastre d’une œuvre littéraire ? Par ailleurs, je remercie l’aide de mes proches (Pikabike pour l’achat du dernier IG), ainsi que les avis d’autres joueurs (Beaukuro et Manson).
Mademoiselle Alice s’ennuyait comme à son habitude mais plutôt que de s’assoupir près d’un ruisseau et de se perdre dans un rêve sans queue ni tête, elle décida de s’acheter un jeu vidéo. Alice était pourtant bien embêtée, son temps est précieux et elle n’a clairement pas envie de faire un songe qui n’en vaille pas la peine.
Une première analyse
Pas évident de vous fournir d’autres informations sur le jeu et pourtant vous découvrirez bien d’autres mystères autour de la création des studios Sipcy Horse.
Alice : Retour au pays de la folie risque de diviser les avis des joueurs. Si on se contente de l’examiner d’un point de vue technique, nous avons affaire à un jeu classique d’action/plateforme qui souffre de quelques bugs et qui mériterait un bon polissage à tous les niveaux. Mais Alice se présente aussi un jeu qui se démarque grâce à son univers complètement dément et le respect qu’il porte à l’œuvre de Lewis Carroll dont il s’inspire allégrement tout en racontant sa propre histoire. Ce n’est pas anodin dans le domaine du jeu vidéo, les développeurs ont tendance à s’inspirer superficiellement des contes et des légendes comme un « God of War « à la limite du pop corn mythologique.
Le mérite d’Alice est d’être une interprétation libre et travaillée du Pays des Merveilles, on le ressent dans l’histoire qui mélange réalité et hallucination et le pays de la folie bien évidemment, véritable miroir des tourments d’Alice. C’est l’affinité avec l’ambiance qui va faire la différence entre le joueur qui s’accoutumera sans problème aux carences du jeu et celui qui regrettera son achat.
De plus, les joueurs actuels s’orientent plus sur des titres plus réalistes comme la série des Call of Duty ou bien d’autres jeux orientés plus casual.
Propos du créateur
Alice est un jeu de plates-formes aventure. Pensez-vous qu’il y ait encore de la place où tout le monde ne semble joueur qu’à des FPS ? (entretien recueilli pour le magazine IG numéro 14)
Je pense que tout le monde joue à des FPS, mis à part tous ceux qui jouent à des jeux sur Facebook, ceux qui jouent à Plants vs. Zombies ou Angry Birds ! Il y a nombre de gamers dans le monde et je pense qu’il y aura toujours de la place pour des mécanismes de jeux qui ont fait leurs preuves. Ce n’est pas parce que qu’il n’y a pas eu de bons jeux action plates-formes que le genre a soudain disparu. Vous savez, je pense que notre production, l’une des choses primordiales est la mécanique de jeu mais le plus important reste l’histoire d’Alice.
Dans mon cas, je ne m’intéresse à la mécanique de jeu qu’en second. Ce que je regarde en premier, c’est l’univers et l’intrigue. Bioshock est un titre que j’adore alors que ses mécaniques sont plutôt basiques….
Je pense que la force d’Alice est son univers.
Ce rêve bleu….
Le premier niveau représente une ode à un univers enchanteur, où les couleurs chatoyantes se marient avec des éléments du décor complètement inattendus comme les dominos, ou bien la vache volante. Mais là encore, la beauté plastique ne rivalise pas avec l’esthétisme et la diversité des régions du Pays des Merveilles. Certaines sont vraiment splendides comme le pont des cartes, véritable bouffée d’air frais si on la compare à la dérangeante maison des poupées. Ce dernier niveau rappelle en effet le malaise que l’on peut ressentir devant la perversité sous-entendue des peintures de Mark Ryden.
Si vous accrochez au récit, vous verrez que les choix esthétiques ne sont pas le fruit du hasard et que les mondes, fantasmés par Alice sont liés à son esprit torturé, mais aussi à son quotidien dans un Londres crasseux. Le plaisir visuel qu’offre Alice est intellectuel, comme lorsqu’on s’amuse à étudier une fresque pour chercher les petits détails ou bien à comprendre ce que l’auteur a imaginé. Sans chercher à accoler un terme pompeux que même Spicy Horse n’approuverait pas, on peut définir l’environnement d’Alice comme "artistique". Il interpelle notre curiosité et notre penchant pour les lieux peu ordinaires. D’ailleurs, si vous avez par chance déjà lu le Pays des Merveilles et la Traversée du Miroir, vous profiterez des nombreux clins d’oeil à l’œuvre originale.
Un point déjà signalé
J’ai abordé lors de la preview du gameplay qui me semblait ressembler beaucoup à un « Mario Like ». En effet, nous sommes en présence d’un jeu de plates-formes conventionnel, avec une teinte empruntant d’un certain Zelda.
En somme, ils ont opté pour une prise en main immédiate afin que le joueur trouve facilement ses repères et puisse ainsi se concentrer sur l’aventure. On peut comprendre la démarche tout comme on peut lui reprocher son manque d’extravagance pour un jeu dont le thème principal est la folie et le non-sens.
Considérant qu'Alice est un jeu de plateforme/action, son gameplay quoique tout à fait classique propose son lot de fun malgré une caméra parfois capricieuse. Il n'en reste qu'il use jusqu'à la corde des mêmes ficelles et en devient lassant à la longue. Les combats sont dynamiques et les ennemis ardus jusqu'au moment où vous devinerez leurs points faibles respectifs et ce moment viendra très vite ! Le problème d'Alice est que son air de déjà-vu finit par devenir du déjà-fait et l'on progresse sans jamais s'investir complètement.
(le mode hystérie s'enclenche lorqu'Alice a très peu de vie)
Un mot sur le scénario …
Toute est philosophique dans Alice, ou du moins poétique ou alors rhétorique. En fait, plutôt que de vous abreuver de mots fourre-tout, n’est pas Chat de Cheshire qui veut, nous allons rester clairs et limpide.
Alice : Retour au pays de la folie est la suite directe du premier épisode, la jeune fille a théoriquement toute sa tête mais le tragique incendie où sa famille a trouvé la mort continue de la tourmenter. Le jeu est découpé en six chapitres et nous alternons de brefs passages dans Londres avec de longues ballades au Pays des Merveilles. Alice fouille dans sa mémoire et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est le bazar. Le suspense est vraiment au rendez-vous, car vous devez chercher des morceaux de votre passé. Les différents protagonistes sous la forme d’icones donnent des informations sur l’internement de notre héroïne, mais aussi vous découvrirez d’autres personnages bien particuliers dans une séquence cinématique (un certain Jack l’éventreur, possible ?).
(jeu en vue de profil, succès à la clé pour récolter les pêches)
Avec ses cinématiques qui rappellent les marionnettes de papier, ses personnages atypiques, son monde riche d’absurdités, le jeu est doté d’une ambiance qui transcende tout le reste et... nous n’avons pas encore évoqué les dialogues ?!
Humour anglais
Nous avons droit à un doublage de qualité, cela nous change des voix bien trop exagérées d’un Metal Gear Solid. Alice possède une voix douce et apaisante (je trouve), à l’image d’un enfant en toute innocente. Par ailleurs, je vous conseille vivement de jouer sans être impliquée dans un groupe d’amis (cas du Xbox live), là vous ratez des dialogues importants ; mais aussi l’immersion doit se faire seul, couper du monde.
Les thèmes musicaux sont à la fois féériques et dérangeants, tout et son contraire. Peu de jeux ont su titiller mon oreille, j’ai cru revivre des sentiments façon Silent Hill. Le titre de Konami avait lui-même l’accent sur une ambiance sombre.
Le jeu se déroulant dans la vielle Angleterre, il est difficile de comprendre certains jeux de mots, mais sommes-nous pas dans un pays que nous considérons à l’inverse du notre ?
Je ne vous remercierais jamais assez pour votre peine, un dernier maux ? -dit Alice en soulevant son Cheval-bâton, prête à l’écraser sur mon crâne.
Là encore une fois, je laisse mes lecteurs dans le doute avec ce jeu. Les deux jeux Alice m’ont complètement perturbé, dont le premier a été fini chez un ami qui avait la version PC originale (cheats obligatoire pour le terminer). On dirait que le soft laisse une trace indélébile.
Le jeu étant sorti en moment du remake de Zelda Ocarina of Time sur 3DS, ses ventes n’ont pas été sans doute extraordinaires, surtout avec les vives critiques négatives des différents sites.
A mon humble avis, je mettrais deux notes sans hésiter et rédigerais deux conclusions. Un 13/20 pour un jeu trop simple, trop ordinaire dans son gameplay, trop prévisible dans ses énigmes et trop répétitif dans son ensemble. Une note à l’attention de ceux qui ne sont pas sensibles à l’univers d’Alice et qui vont se focaliser sur les phases de combats et de plateformes. Mais ce n’est qu’un aspect du jeu. Alice s’adresse principalement aux joueurs qui vont s’attarder sur son ambiance unique qui allie la déchéance d’une Angleterre victorienne en pleine révolution industrielle avec la magnificence et la démence du Pays des Merveilles. Pour une fois qu’un jeu nous livre une histoire fidèle au matériau original et se paye le luxe de nous en donner une interprétation plus glauque et psychologique ! Un 17 en l’honneur d’un jeu techniquement perfectible mais avec une véritable personnalité. Fiez-vous à la note qui représente le mieux vos priorités dans un jeu.
- Une prise en main immédiate, malgré un gameplay d’origine PC,
- Deux jeux inclus dans la boîte (version 360, non vérifié sur autre support),
- Interprétation intéressante du conte d’Alice,
- Ambiance musicale doté de dialogues de qualité,
- Immersion complète du joueur.
- Jeu empruntant sur des classiques du genre (Mario-Like), mais avec une réalisation technique loin de la concurrence,
- Qualité graphique, pas assez travaillé, ou est-ce voulu de la part des développeurs ?
- Quelques sauts difficiles à placer.
- Graphismes : 15
- Maniement : 14
- Son : 17
- Durée de vie : 16 (comptez une douzaine d’heures pour le finir une première fois)
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- Note Globale : 17.00/20
Images issues des sites : Jeux video.com, Gamekult,...
A suivre également :
https://lavalleedublabla.1fr1.net/t10123-preview-alice-retour-au-pays-de-la-folie
https://lavalleedublabla.1fr1.net/t10172-alice-au-pays-des-merveilles
Dernière édition par Mortback le Dim 17 Juil 2011 - 13:05, édité 4 fois