Titre : Coco en Angleterre
Titre original : idem
Auteur : Coco Wang
Genre : tranche de vie, comédie
Editeur français : Xiao Pan
Nombre de tomes français : 1 (compilation des 4 tomes originaux)
Nombre de tomes chinois : 4
Première parution France : mai 2011
Adaptation ; non
Résumé.
Coco est encore au collège et s’ennuie, voire désespère, dans le système étriqué de la scolarité chinoise. Depuis enfant, elle aime gribouiller, aime la BD et les mangas qu’elle pique à son père. Un très beau jour, sa mère lui propose une aventure hallucinante : « veux-tu aller poursuivre tes études en Angleterre ? ». Coco n’a que 15 ans, elle ne parle pas et ne comprend pas un mot d’anglais mais l’instinct que tout vaut mieux que sa situation présente la pousse à accepter. Et voilà comment ont débuté les aventures et mésaventures de la jeune Coco, laissée à elle-même à Oxford pour perfectionner son anglais, puis dans un lycée avec internat et enfin la récompense promise, une école d’art et de design à Londres ! Jusqu’à 20 ans passés, Coco va découvrir ce que représente l’autonomie, la vie à l’étranger et le choc des cultures !
Ben ouais, l'art contemporain c'est aussi l'art de tout et n'importe quoi, pratique pour une étudiante sans le sou !
Avis.
Bijou d’humour et de bonne humeur, « Coco en Angleterre » décrit par le biais de petites planches humoristiques les aléas qu’à traversé Coco Wang lorsqu’elle a fait un bond dans la vie sans parents, loin de tous repères connus à seulement 15 ans. Choyée, dorlotée, elle a dû apprendre à s’occuper d’elle, depuis les courses, le linge et les devoirs jusqu’à la recherche d’un nouveau logement. Mais ce qui est délicieux dans ce oneshot qui regroupe les quatre recueils de ses petites histoires, c’est l’humour et la dérision avec lesquels elle décrit son expérience en toutes choses, des plus sympathiques (ses victoires sur l’apprentissage de la langue, sur son incursion dans le milieu artistique qui la passionne depuis toujours pour en faire un jour sa profession) jusqu’aux plus semi-dramatiques (terrifiée par les remontrances de son propriétaire, traumatisée d’avoir assisté à un vol dans le métro, victime de quiproquos pas possibles) en passant par les plus délirants (en Chine on apprend le dessin d’après des plâtres… En Angleterre, on apprend le dessin d’après des modèles vivants et donc des nus… et un homme nu devant les yeux innocents d’une petite chinoise qui ne connaît que la théorie des choses de la vie, c’est une dose d’émotions fortes à encaisser…). Encore plus amusant est la manière dont Coco dévoile ses efforts pour tenir debout et s’accrocher à son rêve, jouant sur une audace stupéfiante pour une adolescente chinoise sortie des jupes de sa maman et un refus absolu de se laisser aller à la défaite. Coco est une battante qui a survécu à la barrière de la langue, à un boulot de caissière en supermarché, au choc des cultures les plus évidents mais à la longue plutôt ennuyeux (cuisine anglaise VS cuisine chinoise, les indications tout en anglais sur les produits de consommation courants comme le shampoing…), à la recherche infructueuse d’un stage de qualité, à l’éloignement du cocon familial, aux vols transcontinentaux, à la nécessité de ne jamais gaspiller l’argent durement gagné à un âge qui est particulièrement visés par les appels à la consommation et la mode…
Préparer son casse croûte pour le déjeuner... quand maman a toujours tout fait pour elle avant!
La tentation des sucreries anglaises a eu un mauvais impact sur les habitudes alimentaires de Coco... qui ne se laisse plus faire! Enfin, pas aussi souvent qu'avant ^ ^
Côté graphisme, c’est presque de la caricature. Coco Wang se présente toute ronde et rigolote ou larmoyante ou encore enflammée par un projet, un défi, rouge jusqu’aux oreilles lorsqu’elle est embarrassée, grimaçante quand ses vêtements ressortent transformés de la machine à laver ou qu’elle doit endurer les remontrances incompréhensibles d’un professeur qui ne sait rien de la manière dont notre petite élève chinoise a été formatée…
Au trait souple et amusant s’ajoute des couleurs pastels, posées comme un coup de crayon arc en ciel. Les décors sont dans le détail amusant mais réduits au minimum pour cadrer les situations.
C’est un vrai plaisir et une belle tranche de rires que nous offre Coco Wang avec ses récits qui nous rappellent nos propres mésaventures d’ado mais démontrent que les efforts, même au pire moment, sont toujours récompensés, pour peu que l’on garde confiance, que l’on fasse preuve de culot et que l’on se donne sans compter.