Le groupement appelé "Touspourlemanga" est une sorte de tentative ludique de prévenir et d'informer sur les dégâts commerciaux et injustes engendrés par le scantrad et le piratage de la BD et plus sûrement du manga en France bien entendu.
Avec un oeil curieux, et puisque leur mur Facebook est ouvert à ceux qui refusent telle votre blablateuse ici présente de succomber à la fièvre fessbook, j'ai été voir ça de près et force est d'admettre que c'est plutôt pas mal visé.
Pas de moralisme, des faits, des articles reliés par voie de lien du net, des évènements, bref, un clin d'oeil percutant et informatif qui fait mouche et que je trouve intelligent tant il n'est guère mené par la farouche campagne "tous des voleurs voir tous des cons" mais avec subtilité pour mettre l'accent sur divers points importants.
A vous de voir mais je trouve que c'est une très bonne initiative!
https://fr-fr.facebook.com/touspourlemanga
Définition par touspourlemanga lui-même :
Initiative de sensibilisation, de discussion, de partage et de remerciement aux lecteurs acheteurs.
Bienvenue dans « Tous pour le manga », lieu d’information et d’échanges concernant la passion du manga ! L’initiative a pour but de défendre l’édition du manga et sa diffusion par des canaux légaux, et de promouvoir une démarche de sensibilisation, afin que mentalités et comportements se modifient quant à la consommation du manga via le scantrad.
Nous vous proposerons des billets sur la nature et... l’histoire du scantrad, sur les prises de position qu’ont pu formuler auteurs et éditeurs au Japon à ce sujet, sur la réalité économique de l’édition du manga et sur la législation concernant les biens culturels, cette page sera aussi un point de rendez-vous où chacun pourra, directement ou via des sondages, exprimer son point de vue sur les pratiques de lecture du manga, sur ce qui motive le recours aux contenus des scantrads, afin de formuler clairement la « demande » que recouvre ce phénomène, d’identifier le manque ressenti quant à l’offre éditoriale et d’ébaucher les réponses qui pourraient y être apportées.
C’est pourquoi nous vous donnons rendez-vous courant décembre, pour suivre les contenus qu’offrira, à partir de là très régulièrement, cette page !
Merci encore de votre soutien et à très bientôt !
Quelques exemples d'articles relayés :
Diffusé sur le site des députés Français au Parlement européen, le texte écrit au vitriol est intitulé :
« ACTA : une mascarade à laquelle je ne participerai pas. »
Et le député d'expliquer :
« La Commission européenne a signé aujourd'hui, au nom de l'Union européenne, l'accord commercial anti-contrefaçon, l'ACTA.
Je tiens à dénoncer de la manière la plus vive l'ensemble du processus qui a conduit à la signature de cet accord : non association de la société civile, manque de transparence depuis le début des négociations, reports successifs de la signature du texte sans qu'aucune explication ne soit donnée, mise à l'écart des revendications du Parlement Européen pourtant exprimées dans plusieurs résolutions de notre assemblée.
En tant que rapporteur sur ce texte, j'ai également fait face à des manœuvres inédites de la droite de ce Parlement pour imposer un calendrier accéléré visant à faire passer l'accord au plus vite avant que l'opinion publique ne soit alertée, privant de fait le Parlement européen de son droit d'expression et des outils à sa disposition pour porter les revendications légitimes des citoyens.
Pourtant, et chacun le sait, l'accord ACTA pose problème, qu'il s'agisse de son impact sur les libertés civiles, des responsabilités qu'il fait peser sur les fournisseurs d'accès à internet, des conséquences sur la fabrication de médicaments génériques ou du peu de protection qu'il offre à nos indications géographiques.
Cet accord peut avoir des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens, et pourtant tout est fait pour que le Parlement européen n'ait pas voix au chapitre. Ainsi aujourd'hui, en remettant ce rapport dont j'avais la charge, je souhaite envoyer un signal fort et alerter l'opinion publique sur cette situation inacceptable. Je ne participerai pas à cette mascarade. »
Les pirates aiment la BD/le manga sur le LivreHebdo :
Nous ne pouvons que louer le courage de Monsieur le député Kader Arif et nous joindre à sa position, en le remerciant pour sa clarté et sa radicalité.
Le Motif a étudié l’offre disponible pour l’internaute moyen à la recherche d’albums à télécharger illégalement.
« La BD est la catégorie éditoriale la plus piratée sur Internet ». C’est ce qu’affirme Mathias Daval qui a recherché pour l’observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France ce qu’un internaute moyennement expérimenté peut télécharger illégalement en BD.
Le MOTif, qui a mis en place en 2009 un outil ElabZ pour étudier l’offre et la demande de livres numériques légale et pirate, a en effet livré jeudi 19 janvier, une enquête sur le piratage de la BD.
L’enquête a permis de déterminer que l’on pouvait trouver 35 000 à 40 000 albums piratés dont 8 000 à 10 000 réellement accessibles. « Les fichiers illégaux sont de très bonne qualité » peut on lire dans la synthèse de l’étude. Et ses fichiers (pdf, jpg) résultent d’un scannage des BD papier et pas de « crackage » de fichiers numériques légaux.
Démonstration assez probante pour un développement de l’offre légale, l'enquêteur a observé la présence des best-sellers en téléchargement illégal à partir d’un panel de 50 titres parmis les meilleures ventes 2010-2011. 44 % de ses titres (22) sont disponibles en version piratées. Mais, sur ces 22 titres piratés, seuls 10 sont disponibles en téléchargement légale sur une des trois principales plateformes de distribution (AveComics, Digibidi, Izneo).
La volatilité des pratiques pirates ne permet pas d’établir un top stable des titres les plus piratées. Cependant, l’étude montre que sur l’ensemble des circuits de diffusion pirate (le peer-to-peer via eDonkey, le torrent, le téléchargement direct et le streaming/scantrad), les mangas best-sellers, les séries franco-belges classiques (Lucky Luke, Astérix, Tintin...) et quelques séries phares récentes (Walking Dead) constituent la majorité des fichiers échangés frauduleusement.
Un traitement particulier est fait au manga dans la pratique, déjà bien connue et très répandue du scantrad, diffusé en streaming (lecture en ligne). Par rapport au téléchargement classique, les chiffres de fréquentation explosent avec 3,5 millions de visites pour un titre comme Naruto. « Les agrégateurs généralistes peuvent aller d’une énorme plateforme de scantrad regroupant plus de 800 séries de mangas réalisées par 200 teams différentes, à une plateforme moyenne avec 50 à 200 séries provenant d’une vingtaine de teams, en passant par une multitude de sites personnels indexant quelques dizaines de mangas chacun. » Le principal portail de scantrad regroupait en décembre 9 000 chapitres de mangas en streaming selon l’étude.
Le Motif développe cette année plusieurs actions en direction de la bande dessinée. Pour la première fois, l’observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France prendra un stand lors du prochain Festival d’Angoulême (du 26 au 29 janvier), pour accueillir de petites et moyennes structures éditoriales franciliennes de BD, telles que les éditions Matière, En Marge, Makaka, Les autres gens …
Trois débats seront organisés pour les professionnels, « Ligne claire pour écrans noirs », jeudi 26 janvier (15H30 Auditorium du Conservatoire); « Ecrans noirs pour ligne claire » vendredi 27 janvier (11H Espace Marché International des Droits & Licences) et « Mais si, mais si, c’est écrit là, dans les petites lignes… », samedi 28 janvier (14H Pavillon Jeunes Talents) sur le contrat d’édition.