Titre: Assassin's Creed 3 (AC3)
Développeur : Ubisoft
Éditeur : Ubisoft
Genre : aventure
Date de sortie : 3& octobre 2012
Multijoueur : oui, uniquement via le Live
Langue : français et amérindiens
Site officiel
Egalement disponible sur PC, PS3 et Wii U
Les visages commencent à souffrir, la faute à un moteur graphique pas complètement nouveau
Assassin's Creed est l'une des nouvelles licences de cette génération de console. En 5 opus, la série a su trouver son public et proposer un mélange de science-fiction et de reconstitution historique. Après avoir visité le temps des Croisades et la Renaissance, nous partons pour la Guerre d'Indépendance américaine avec pour fil rouge, le destin de Desmond qui est, rappelons-le, le véritable héros de la saga.
La série Assassin's Creed nous permet d'incarner des personnages historiques, des assassins d'autrefois, Altaïr et Ezzio. Alors que le premier n'a jamais vraiment gagné le coeur des fans, Ezzio s'est très vite imposé comme un personnage majeur, au point d'avoir deux suites dédiés à ses aventures plus qu'à celle de Desmond.
Lancer un 5ème et dernier opus avec un nouvel avatar n'était donc pas facile et c'est Connor, un métis anglo-amérindien qui s'y colle. Dès le départ on s'aura apprécier ce choix, vivre la naissance d'un pays et son indépendance aux travers les yeux d'un métis qui n'y a pas vraiment sa place. En effet, les amérindiens comme les anglais ne sont pas les bienvenues dans ces nouveaux états-unis.
Comme promis, on a beaucoup de personnages à l'écran
En effet, les développeurs ont voulu montrer la réalité historique la plus juste et la plus vraie possible. Les pères fondateurs ne sont pas décris comme des gens si bien que ça et les anglais, comme les templiers, ne sont pas forcément des grands méchants diaboliques et maléfiques.
Un point très positif, surtout pour nous autres européens, qui évite de faire sombrer le jeu dans du patriotisme US à la COD. Cette visite dans l'histoire d'une nation naissante, ses rapports troublés avec les indiens ou encore les petites fourberies pour une gagner une guerre qui est surtout une volonté d'une élite d'avoir le pouvoir à la place d'un autre sont bien décrit et parfaitement intégré au jeu. On apprends énormément sans en avoir l'impression.
Cette leçon d'histoire est relativement rapide, un joueur ne suivant que la "quête principale" pouvant finir le jeu en moins de 10 heures. Il passerait alors à côté d’énormément de chose, de missions, de secret... Aussi, sans avoir tout découvert et surtout, sans avoir eu l'impression de freiner et de perdre mon temps j'en suis déjà à plus de 26 heures de jeu. Et je n'ai pas fait de multijoueurs... Bref, en terme de durée de vie, chacun trouvera dans AC3 ce qu'il voudra bien y trouver.
Parfois on pourrait croire que AC3 est un jeu de combats navals
Graphiquement le jeu n'est pas une tuerie. La refonte du moteur Anvil permet de donner vie à un univers impressionnant mais certains détails trahissent un moteur graphique en fin de vie. Alors que la frontière ou encore le rendu lors des combats en mer est parfaitement impressionnant, les expressions faciales, les textures de certains bâtiments sont parfois un peu... vieillot.
Cependant, pour revenir sur la frontière, le travail de modélisation est juste époustouflant avec une végétation luxuriante et des animaux à foison. La saison hivernale avec sa neige épaisse est même bluffante (même si très courte) et montre que le moteur en a encore sous le pieds. Quand aux villes, certains pourraient les trouver un peu terme mais c'est une modélisation fidèle des villes de l'époque. Après tout on a quitté le faste de la renaissance italienne pour la dure vie de pionner sur un continent lointaine. C'est moins agréable à l'oeil mais c'est historiquement fidèle.
Pour revenir sur la frontière, il s'agit d'un espace de liberté offrant de nombreuses quêtes et même de nombreuses ballades. Très grand, cet espace est structuré en plusieurs sous-espace de jeu qui se chargent en douceur. Quand on voit certains jeux comme Skyrim qui imposent des temps de chargement fréquents pour un résultat pas toujours convaincant...Riche en vie animal et humaine la frontière peut vous occuper des heures. C'est aussi l’endroit idéal pour découvrir le nouveau système de déplacement par les arbres. Innovation majeure du gameplay pour cet épisode, les talents d’escalade sylvestre de Connor lui permettent de traverser la forêt sans mettre un pied au sol. Très pratique pour les embuscades ou pour éviter une patrouille. Additionné à de nouvelles armes (dont une dague à corde ou des pistolets), cela donne une nouvelle façon de jouer et de se déplacer. Alors que les deux précédents opus étaient globalement décevant en terme de nouveauté, AC3 fait oublier ses aînés.
l'hiver est vraiment bien représenté
En revanche, la partie de gestion de ses assassins est légèrement en retrait. Bien qu'elle existe toujours, elle est bien moins importantes qu'avant. L'histoire est vraiment centré autours de Connor et de sa quête, moins autours des assassins qui sont presque inexistants. C'est un peu dommage car cela enlève un souffle épique au récit. Là où Ezzio devait sauver le monde, Connor se contente de se battre.
Heureusement, on retrouve la notion de propriété avec la gestion d'un domaine, en partie similaire à Monteriggioni dans le 2ème opus. Vous devrez trouver et convaincre des gens de s'installer sur vos terres puis réaliser des missions pour les aider à se développer et à s'installer au mieux. Cela vous donnera accès à des ressources que vous pourrez vendre via un système de convoi. Une très bonne idée en partie plombée par une lourdeur d'interface plus que pénible. C'est probablement le meilleur moyen de gagner de l'argent dans le jeu mais c'est aussi le meilleur moyen de s’énerver. J'espère que la version PC bénéficie d'une interface améliorée...
Musicalement et plus largement en ce qui concerne les sons, les ballades dans la jungle sont sympathiques. Une oreille attentive peut vous faire repérer un objet (comme des plumes, à collectionner) hors de portée de la vue ou vous avertir d'un prédateur. En hiver on entends vraiment la neige crisser sous nos pas. Le constat est le même pour les villes qui sont vivantes. On entends des conversations et des bruits d'activités. La musique en revanche... c'est un avis purement personnel (comme le reste du test d'ailleurs) mais je la trouve moins bien que précédemment. Quelques morceaux sont sympathiques mais on les entends trop peu pour vraiment les apprécier.
Les deux villes sont très, très grandes
Mais, pendant tout ce temps, je n'ai pas vraiment parlé du jeu en lui même et des missions. Le système de succès et de synchronisation fait la part belle à la furtivité mais il est toujours possible de foncer dans le tas. L'introduction des armes à feu change peu les combats car ces armes sont affreusement lentes à recharger. Cependant se prendre une décharge fait toujours son petit effet et vous apprendrez à les éviter.
Au début, les combats sont particulièrement pénible, les touches ayant changées. Il faut réapprendre ce qui ne ce fait pas sans heurts. Les combats sont en théorie plus dynamique mais les nombreuses cut-scene, si elles sont très jolies (et pleines de sangs) on tendance à briser le rythme des combats. Enfin, les indicateurs d'actions au-dessus des ennemis ont tendances à simplifier la vie, permettant de torcher rapidement les combats une fois qu'on a compris comment affronter chaque type d'adversaire. Enfin, un point à la fois négatif et positif, la régénération automatique des points de santé. C'est une bonne chose car cela ne permet plus de prendre une potion de soin en plein combat, les rendant alors plus compliqués s'ils durent dans le temps et si on fait trop d'erreur. En revanche, c'est plus que pénible car cela supprime les pièces d'armures (qui augmentait la vie dans les précédents opus) et surtout cela simplifie le jeu entre les combats. Plus besoin d'éviter les gardes tant qu'on a pas vue un médecin, il suffit d'attendre 30 secondes et hop, on repart sans une égratignure. Plus que les DLC, c'est la santé auto-régénérante qui va tuer les jeux vidéos!
En parlant des DLC, ils sont déjà pévu de même que le traditionnel season pass. D'ailleurs l'édition Freedom (avec la figurine de qualité au passage) proposait par défaut un DLC permettant de récupérer une arme. Autant l'arme est sympathique, autant la mission est complémentement nulle. Elle doit prendre 2 minutes pas plus à faire. Indigne d'un DLC.
Et multi me dirait vous? Ben je n'aime pas le multi des assassin's creed alors je n'ai pas eu envie d'y aller. Donc si quelqu'un veut ajouter quelques mots dessus, il est le bienvenu!
Pour terminer et pour conclure, je dirais que cet Assassin's Creed là est celui que les fans attendaient. Il apporte enfin une conclusion à l'histoire de Desmond et nous permet de (re)découvrir l'histoire américaine. En revanche, il n'apporte que peu de réponse sur la première civilisation et la fin est... décevante. En dépit de ces défauts, cela reste un grand jeu qui propose des défis sympathiques et des aventures palpitantes. J'attends avec impatience mais sans y croire un spin off basé sur la partié navale qui est, avec la frontière, la réussite du jeu. 16/20 pour ce bon jeu à qui il manque un petit quelque chose pour en faire un grand jeu. Mais pour le situer dans la saga, il est à des années lumières devant Assassin's Creed Revelation.
c'est le début de la fin
Dernière édition par Silankh le Lun 17 Déc 2012 - 13:37, édité 1 fois