Bon alors, après une (très bonne) nouveauté que fut Moriarty, j'ai pensé plus logique d'embrayer avec un album culte bien que peu connu auquel ont notamment participaient Rufus Wainwright et Devendra Banhart. Bon même topo que la semaine dernière je vais laisser le commentaire au très bon magazine des Inrocks(n'en déplaise à une certaine personne).
Artiste : Antony & The Johnsons
Album : I Am A Bird Now
# : 2eme
Année de sortie : 2005
Style : Psyché Folk
Par ici l'album à écouter !!
:$siffle:
Artiste : Antony & The Johnsons
Album : I Am A Bird Now
# : 2eme
Année de sortie : 2005
Style : Psyché Folk
Les Inrocks a écrit:Il y a deux manières d'envisager le terrassant deuxième album d'Antony
& The Johnsons. On peut choisir de s'attarder longuement sur la
personnalité et l'apparence dudit Antony, gaillard américain sans sexe
fixe, visiblement fâché d'être né dans un chou et bien déterminé à
libérer la femme qui est en lui. On peut aussi choisir de fermer les
paupières et d'ouvrir grand les oreilles, pour ne plus se concentrer
que sur la singulière identité sonore de ce disque.
Car c'est
là, au cœur même de la musique, que la nature équivoque d'Antony
déploie ses plus beaux atours : ceux d'un crooner androgyne à la voix
d'ange déchu, d'un soulman blanc livré à lui-même, explorant sur son
piano les mille et un frémissements d'un individu saisi par la fierté
et la douleur de se savoir seul au monde. Ce n'est pas qu'Antony manque
de compagnie sur ce disque, où se pressent quelques bons amis (Rufus
Wainwright, Devendra Banhart), des héros de jeunesse (Lou Reed et Boy
George, très digne en bibelot des années 80 fraîchement dépoussiéré) et
des soutiens de choix (dont pas mal de têtes chercheuses de la scène
new-yorkaise comme Steve Bernstein ou Paul Shapiro). Mais même bien
entouré, même ceint d'un fin maillage de cordes ou d'une parure de
cuivres, Antony reste cet être nu qui, avec un cran et une pudeur peu
communs, ose afficher son sentimentalisme aigu, son émotivité à fleur
de peau.
Dotée d'un vibrato qui ne cède jamais à la tentation
du trémolo, sa voix s'épanche sans postillonner, avec cette forme
suprême d'élégance qui consiste à exprimer les choses simplement et
directement, sans effets de style ni délires fabulateurs. La musique
d'Antony, c'est de l'eau de rose empoisonnée et instillée au
compte-gouttes dans les veines de l'auditeur. C'est une fleur bleue
hérissée d'épines qui, dans un langoureux strip-tease, s'arrache
lentement les pétales. C'est un sanglot sec, ou peut-être un sourire
légèrement humecté de larmes, enfin quelque chose de fort et d'indéfini
à la fois, qui pour le coup fait de I Am a Bird Now une véritable perle transgenre. Cette ambiguïté-là, que même la coda orageuse de Hope There s Someone ou les cuivres rutilants de Fistfull of Love
ne sauraient résoudre, est la plus belle signature qu'Antony, ni homme
ni femme mais peut-être bien oiseau, pouvait apposer au bas de ce
magnifique ouvrage.
Par ici l'album à écouter !!
:$siffle: