Titre : Vinland Saga
Titre original : Vinrando saga
Auteur : Makoto Yukimura
Genre : seinen, historique, combats
Editeur français : Kurokawa
Nombre de volumes français : 7
Nombre de volumes japonais : 9 (en cours)
Première édition France : 2009
Adaptation animée : non
Résumé.
Angleterre, an 1013.
Le pays est envahi par des vagues de bateaux vikings qui, sous les ordres du roi danois Sven 1er , déposent des troupes ennemies en nombre. Mais le souverain est vieillissant et ses deux fils Herald et Knut se disputent déjà sa succession. Dans ce climat de suspicion, la bande dirigée par Askelaad, homme cruel, rusé et fort, poursuit sa marche sur les terres anglaises et tombe nez à nez avec un conflit. Une lourde forteresse est enlisée dans un siège féroce qui pourtant ne semble pas la faire plier. Askelaad saisit l’opportunité et propose au meneur de l’aider en échange de la moitié du butin. Marché conclu. L’ingéniosité viking, et surtout les conseils avisés de Thorfinn, homme de la troupe d’Askelaad, retournent la situation et offrent une ouverture aux envahisseurs. Thorfinn est malin, fort et talentueux. Il parvient même à offrir à ses compagnons la possibilité d’emporter tout le butin de la forteresse pendant que les premiers assiégeants poursuivent le combat !
Thorfinn est un sacré gaillard !
Mais Thorfinn n’est pas un allié franc de son chef. Depuis qu’il a vu, enfant, Askelaad tuer froidement son père, il ne rêve que de vengeance, se donnant tout entier à l’apprentissage des armes et de la guerre, risquant la mort à maintes et maintes reprises afin d’obtenir des duels avec Askelaad et parvenir à le tuer. Mais son talent pourtant évident ne suffit jamais… Sa haine le pousse encore et encore au devant des pires dangers. Mais, peu à peu, alors qu’il œuvre dans ce pays étranger, Thorfinn va découvrir que le monde ne se réduit pas uniquement à sa rancœur…
Avis.
Succès phénoménal au Japon avec un tirage de plus d’un million d’exemplaire des 5 premiers tomes, « Vinland saga » est un ovni dans l’univers du manga. D’abord parce que le contexte scandinave et le respect de personnalités et faits historiques en font une œuvre de grande qualité et originale. Ensuite parce que la trame principale, bien que banale au départ, s’étoffe en un voyage, une quête initiatique offerte au héros. Aveuglé par sa haine, il n’a d’abord pas conscience de ce qui l’entoure, de ce qu’est le reste du monde et des autres tout simplement. En dehors de lui-même, de ses sentiments et de sa cible, rien ne semble exister. Progressivement, il s’éveille à ce qu’il y a au-delà de sa personne, il quitte en quelque sorte son cocon de haine pour s’ouvrir au monde. Et cela est illustré au travers d’aventures et de péripéties bien orchestrées, historiquement étayées et prenantes.
Le rythme graphique est tout aussi surprenant : fluidité, dynamisme, expressionnisme, soin des détails et du décor, découpage des scènes, une alliance de qualité entre le style oriental et occidental.
On ne s’ennuie pas, il y a du suspense, des rebondissements, peu de place aux lamentations et aux introspections. A la lecture, on ressent l’urgence des existences de ce temps où rodait la mort, que ce soit au travers de la maladie ou de la loi du plus fort.
C’est un bon manga qui en séduira plus d’un et, au passage, peut nous en apprendre beaucoup sur les terribles vikings !