Merci au site "Neuvième art" pour cette image ^_^
Depuis quelques temps, nous parlons un peu dans le vide de la situation du marché de la BD en France et bien je profite du fait que j’ai accès à quelques informations et notamment à la revue des professionnels du livre ou Livres Hebdo pour vous donner quelques éclaircissement sur l’année passée.
Je parlerai surtout manga mais pas que…
Il apparaît que pour les gros éditeurs, globalement, les ventes se sont maintenues à leur niveau atteint en 2009 (surtout pour Glénat, Kana et Delcourt) avec un bond pour Doki-Doki grâce à nouveau titre « Sunken Rock ».
Kana a perdu avec la fin de «Death Note » (ce qui explique la réédition en format deluxe ?) mais a bien surfé sur les succès de « Bakuman », « Black Butler » et « Pluto ».
En revanche, Soleils, tous domaines de BD confondus, peine et Pika reste à un niveau moyen.
Les problème seraient, selon certains pros de ces maisons d’édition, multiples.
D’abord le pari fait avec la grande distribution ne serait pas aussi payant qu’espéré puisque les livres ne sont pas suffisamment mis en avant, niprésentés de manière à susciter l’intérêt des novices ou privilégier les nouveautés.
Il manquerait de librairies spécialisées sur le territoire, hors grandes villes, surtout pour le manga. Parallèlement, les ventes par internet ont progressé de 30% mais cela serait tout juste suffisant pour maintenir les chiffres hors de l'eau.
Les séries nouvelles hors blockbusters (« One Piece », « Naruto », « FMA ») peineraient à trouver un lectorat, les fans, surtout de manga, ne s’accrocheraient qu’aux gros titres. Ce sont ces séries qui vampiriseraient le marché et seraient un frein pour des nouveautés et autres titres atypiques, même alors que le frein est déjà mis aux sorties dans ces titres à succès compte tenu du fait que le rythme de parution français a souvent rattrapé celui des sorties en VO. « Il y a dix ans, il y avait moins de lecteurs de manga mais ils achetaient et lisaient de tout. Maintenant, ils sont plus nombreux mais lisent tous la même chose. » (éditeur de chez Kurokawa).
Malgré sa fusion avec ses maisons mères nippones (Shueisha et Shogakukan), Kazé se porte bien mais est toujours sur le fil puisque ces maisons mères n’investissent pas sur le long terme.
La BD en France ce fut 4587 nouveaux titres sur l’année 2010, soit 5% de plus qu’en 2009. La surproduction perturberait les lecteurs et les acheteurs qui ne sauraient plus où donner de la tête et, faute de points de vente spécialisé avec des gens qui connaissent leur sujet, manqueraient de conseils avisés pour découvrir ces nouveautés.
Globalement, les ventes de BD suivent depuis toujours celles du Livre en général et celles-ci décroissent depuis 2007. Quelques éditeurs ont prévu de réduire leurs parutions pour fidéliser le lectorat et privilégier la qualité (Dargaud et Pika) en 2011.
Parallèlement, nombreux sont les éditeurs qui cherchent à gagner un nouveau lectorat en visant les 8-15 ans. D’où une présence accrue dans les salons de livre jeunesse ou proche des espace dédiés à la jeunesse dans les salons littéraires globaux. (ex : la publication des aventures du Professeur Layton). D’autres tablent sur un domaine encore libre comme la BD chinoise qui était jusqu’ici le domaine privilégié d’un aventurier passionné ayant fondé la maison Xiao Pan. Ainsi sont nées les éditeurs Fei et Nobi Nobi. Pendant ce temps, d’autre éditeurs s’accrochent plutôt à la tranche adulte (Soleils) et tablent sur les passerelles qui émergent entre jeux vidéos, BD et audiovisuel (récentes adaptations de « Largo Winch » et « Garfield »).
Tout ceci est bien beau mais au final, je conclus en disant que quelque part, les éditeurs manga paient aussi les frais de la quantité de titres passablement sans qualité ni intérêt qu'ils ont sortis, pensant naïvement surfer sur le phénomène manga français....
Finalement, si l'avenir promet moins de sorties mais de la qualité, je ne suis pas contre...