Cadeau d'Ana pour le 08 décembre:
Saint Nicolas, c'est le saint patron qu'on ne peut pas rater quand on fête Noël en Alsace... voici la petite histoire :
Jadis vivait en Alsace une pauvre veuve flanquée de trois enfants, deux garçons et une fille, qui étaient tout son bonheur sur Terre. Tandis qu'elle filait la quenouille, les enfants partaient aux champs ramasser
les épis échappés aux moissonneurs ou l'hiver venu, faisaient des fagots de bois mort dans la forêt. Un soir, plus sombre et plus froid que les autres, les enfants s'égarèrent dans les ténèbres et ne surent retrouver le chemin de leur chaumière. Ils marchèrent longtemps en pleurant, le ventre criant famine et les pieds en sang, lorsqu'ils furent attirés par une lumière brillant dans le lointain. Ils s'approchèrent d'une maison de belle apparence et firent résonner le heurtoir.
_ Qui est là? gronda une grosse voix à l'intérieur.
_ Nous sommes trois enfants égarés dans la forêt. Ouvrez-nous, pour l'amour de Dieu!
La porte s'ouvrit sur un homme grand et gras qui les invita à entrer en disant:
_ Vous êtes ici chez vous, mes enfants! Je suis boucher et j'ai tout ce qu'il faut pour vous restaurer : du jambon et du saucisson, du salami et du pâté, du boudin et du bon jarret. Entrez et mangez!
Les enfants mangèrent de bon appétit, mais lorsqu'ils voulurent quitter leur hôte pour rejoindre leur mère, ce dernier se mit à hurler:
_ Vous avez mangé toutes mes provisions! A présent je vais vous tuer!
Le boucher prit son grand couteau, égorgea les enfants, les coupa en morceaux et les mit au saloir.
Sept ans plus tard, le bon saint Nicols vint à passer dans la région. Ce pieux évêque aimait les enfants sages et dociles, et les récompensait par des bonbons et des friandises qu'il tirait de la hotte que portait son âne. Fatigué par sa longue course, il alla frapper à la porte du boucher qui l'accueillit en lui disant :
_ Entrez, vous êtes chez vous. Que voulez-vous pour votre souper? Du poulet ou du canard? Du veau froid ou du boeuf en gelée?
Saint Nicolas répondit :
_ Je ne veux ni poulet ni canard, ni veau froid ni boeuf en gelée. Donne moi simplement ce que tu conserves dans ton saloir...
Le boucher se mit à trembler, plus mort que vif. Mais il conduisit l'homme de Dieu au saloir, où se trouvaient encore les morceaux de ses petites victimes. Le grand Saint Nicolas posa trois doigts sur le bord du saloir
puis appela les enfants par leur nom. Dans l'instant, les bambins rassemblèrent leurs morceaux, reprirent vie et se dressèrent, frais et bien vivants, comme s'ils venaient de s'éveiller.
_ Saint Nicolas, j'ai bien dormi! dit l'aîné en s'étirant.
_ Moi aussi! dit le cadet.
_ Et moi je croyais être au Paradis! ajouta la petite soeur.
Voyant le prodige, le boucher se mit à genoux devant le saint et supplia:
_ Pardon! Pardon, Saint Nicolas!
_ Je te pardonne, répondit le vieil homme, à condition que tu raccompagnes ces petits chez leur mère...
C'est depuis ce temps là que le grand Saint Nicolas est devenu, dans l'est et le nord de la France, le patron des enfants sages.
Sources : "Littérature orale de la Picardie", Henry Carnoy.
Saint Nicolas, c'est le saint patron qu'on ne peut pas rater quand on fête Noël en Alsace... voici la petite histoire :
Jadis vivait en Alsace une pauvre veuve flanquée de trois enfants, deux garçons et une fille, qui étaient tout son bonheur sur Terre. Tandis qu'elle filait la quenouille, les enfants partaient aux champs ramasser
les épis échappés aux moissonneurs ou l'hiver venu, faisaient des fagots de bois mort dans la forêt. Un soir, plus sombre et plus froid que les autres, les enfants s'égarèrent dans les ténèbres et ne surent retrouver le chemin de leur chaumière. Ils marchèrent longtemps en pleurant, le ventre criant famine et les pieds en sang, lorsqu'ils furent attirés par une lumière brillant dans le lointain. Ils s'approchèrent d'une maison de belle apparence et firent résonner le heurtoir.
_ Qui est là? gronda une grosse voix à l'intérieur.
_ Nous sommes trois enfants égarés dans la forêt. Ouvrez-nous, pour l'amour de Dieu!
La porte s'ouvrit sur un homme grand et gras qui les invita à entrer en disant:
_ Vous êtes ici chez vous, mes enfants! Je suis boucher et j'ai tout ce qu'il faut pour vous restaurer : du jambon et du saucisson, du salami et du pâté, du boudin et du bon jarret. Entrez et mangez!
Les enfants mangèrent de bon appétit, mais lorsqu'ils voulurent quitter leur hôte pour rejoindre leur mère, ce dernier se mit à hurler:
_ Vous avez mangé toutes mes provisions! A présent je vais vous tuer!
Le boucher prit son grand couteau, égorgea les enfants, les coupa en morceaux et les mit au saloir.
Sept ans plus tard, le bon saint Nicols vint à passer dans la région. Ce pieux évêque aimait les enfants sages et dociles, et les récompensait par des bonbons et des friandises qu'il tirait de la hotte que portait son âne. Fatigué par sa longue course, il alla frapper à la porte du boucher qui l'accueillit en lui disant :
_ Entrez, vous êtes chez vous. Que voulez-vous pour votre souper? Du poulet ou du canard? Du veau froid ou du boeuf en gelée?
Saint Nicolas répondit :
_ Je ne veux ni poulet ni canard, ni veau froid ni boeuf en gelée. Donne moi simplement ce que tu conserves dans ton saloir...
Le boucher se mit à trembler, plus mort que vif. Mais il conduisit l'homme de Dieu au saloir, où se trouvaient encore les morceaux de ses petites victimes. Le grand Saint Nicolas posa trois doigts sur le bord du saloir
puis appela les enfants par leur nom. Dans l'instant, les bambins rassemblèrent leurs morceaux, reprirent vie et se dressèrent, frais et bien vivants, comme s'ils venaient de s'éveiller.
_ Saint Nicolas, j'ai bien dormi! dit l'aîné en s'étirant.
_ Moi aussi! dit le cadet.
_ Et moi je croyais être au Paradis! ajouta la petite soeur.
Voyant le prodige, le boucher se mit à genoux devant le saint et supplia:
_ Pardon! Pardon, Saint Nicolas!
_ Je te pardonne, répondit le vieil homme, à condition que tu raccompagnes ces petits chez leur mère...
C'est depuis ce temps là que le grand Saint Nicolas est devenu, dans l'est et le nord de la France, le patron des enfants sages.
Sources : "Littérature orale de la Picardie", Henry Carnoy.