[Test] Ninja Gaiden 3

Ninja Gaiden 3



Editeur : Tecmo Koei
Développeur : Team Ninja
Genre : Action – 1 joueur
Format : Ps3 & 360, Wii U (en prévision)
Date de sortie : 22 Mars 2012 - Tarif : 55 à 65 euros
Sources : Ciné figurine.com, Jeux vidéo.fr



Depuis le premier Ninja Gaiden et le départ de son créateur Tomonobu Itagaki, beaucoup d’événements a perturbé m’équilibre des studios japonais, nous assistons désormais à des jeux ressemblant à des blockbusters américains, comme si l’univers du jeu vidéo avait vendu son âme sur l’autel du profit, oubliant les tous premiers joueurs à leurs grands regrets.
La preuve avec ce Ninja Gaiden 3 qui sacrifie l’aura de la série avec des concessions qui ouvrent les portes d’une série pour gamers à un grand public néophyte.



C’était mieux avant !

Ces dernières années, nous avons assisté à une descente aux Enfers des éditeurs japonais, ces derniers n’ont pas su garder avec les machines comme la 360 ou la PS3, pire certains comme Konami s’est reposé sur leurs lauriers et à présent la série PES est largement obsolète face à un Fifa d’Electronic Arts, qui aurait cru cela quelques temps auparavant.
La fusion Square-Enix a littéralement détruit la saga Final Fantasy aux yeux des puristes, et seul Capcom a parfaitement négocié ce passage, se rangeant aux méthodes peu scrupuleux avec l’intégration des Dlc.
Porte-étendard du beat’em all exigeant, la saga Ninja Gaiden a construit sa légende autour d’une difficulté hallucinante, récompensant les joueurs les plus patients et valeureux. Hélas, les temps ont changé et le diktat du marché a poussé la Team Ninja et Tecmo à rendre leur série plus accessible au grand public. Reste désormais à savoir si cette décision ne signe pas purement et simplement le chant du cygne de la célèbre licence…



Une période d’essai

Contrairement à mes précédents écrits, j’ai eu le plaisir de jouer dans une petite boutique indépendante, située dans l’une des grandes rues de la capitale Comtoise. La boutique ne désire pas être citée de manière officielle, mais les connaisseurs sauront de quelle enseigne, il s’agit. Les jeux à l’heure actuelle coûtent de plus en plus chers, et certains ne sont pas réellement terminés dans le cadre d’un Street Fighter cross Tekken et le joueur averti doit prendre conscience de ce risque.

Ninja Gaiden 3 se trouvait en démonstration, en effet ce dernier était déjà mis en occassion, pour un titre ayant sorti depuis une semaine. Avec l’accord de la boutique, j’ai pu profiter de quelques heures pour en tirer une analyse précise et sans aucun détour. Certes je vends déjà la mèche, mais sachez que s’il y a bien un Ninja Gaiden qui ne mettra pas tout le monde d’accord, c’est bien ce troisième opus. D’un côté, les fans qui ont juré fidélité à la série et qui seront contents quoi qu’il arrive, et de l’autre, les déçus.
Si les novices seront attiré par ce beat'em all aux environnements riches et variés, les autres devront néanmoins attendre de rapides mises à jour ou une version Sigma qui viendra en partie régler ce qu'ils pourront considérer comme un sérieux nivellement vers le bas. Un parti pris grand public qui n'empêche pas le titre d'afficher de réelles qualités comme ses graphismes de qualité, sa prise en main accessible et ce gameplay relativement riche, permettant de faire des tonnes de combos. Des atouts qui devraient finir par payer et faire passer Ryu Hayabuza de l'ombre à la lumière…
En effet, ce héros n’a pas eu son heure de gloire en Europe et la série Ninja Gaiden était réservée à une élite de joueurs, le pari de la nouvelle Team Ninja sans son senseï peut aboutir à un succès pour le grand public et garder ses fans ?



Ninja Blade numéro 2 ?

L’éditeur From Software à qui on doit la série des Tenchu où le joueur devait faire preuve de discrétion. Ninja Blade prend cependant un tout autre tournant : vous pouvez faire une croix sur le camouflage, ce beat'em all est un condensé d'action nourri à grand renfort de QTE, sorti en avril 2009, le jeu avait rencontré un succès d’estime.

Alors pourquoi évoquer ce titre, c’est bien simple, le mode normal de Ninja Gaiden 3 fera pouffer les hardcore gamers de par sa facilité déconcertante. Les causes ? Des ennemis dont les attaques sont réglés comme du papier à musique, rendant chaque combat particulièrement répétitif et une barre de vie totalement abusée qui se régénère après chaque arène, après chaque utilisation du Ninpô ou bien encore après chaque sauvegarde ! On peut dès lors légitimement se demander si la saga ne s’avance pas doucement mais sûrement vers un opus sans game over comme l’avant-dernier Prince of Persia… De plus, la série ne s’embarrasse même plus des précieux items, orbes et upgrades qui étaient pourtant l’unique chance de survie du joueur dans les deux précédents opus ! Autant dire que les efforts fournis afin de préserver le plus longtemps possible chaque parcelle de vie ne seront, pour beaucoup, qu’un lointain souvenir… S’ils veulent trouver un quelconque challenge digne de ce nom, les vrais fans de la licence devront donc s’acheminer vers le mode difficile qui, à défaut de se hisser au niveau des 2 autres volets, saura au moins en sustenter certains. A l’inverse, le jeu saura bien sûr satisfaire les nouveaux joueurs qui survoleront le titre avec un plaisir non feint, assistant même parfois à des mises à mort stylées (voire hallucinantes) sans avoir forcément à démontrer de manœuvre particulière.



Afin d'aider ce joueur néophyte dans sa quête, Ninja Gaiden 3 est booster de Quick time event (appuyer au bon moment sur les touches), pourtant ce système casse le rythme, lors des mises à mort des gardiens (boss) immenses. Dommage, surtout lorsqu'on voit à quel point le rythme global du jeu est particulièrement soutenu ! En effet, le joueur ne cherchera plus son chemin puisqu'une touche lui permet, à tout moment, de l’aider dans son exploration en lui indiquant la voie à suivre ! Encore une fois, les puristes pourront pester contre un jeu qui offre les clés d’une aventure prenant doucement des airs de jolie balade champêtre... Surtout lorsqu'on sait que ce le jeu est déjà construit comme un long couloir entrecoupé d'arènes. Pour autant, Ninja Gaiden 3 est doté, comme ses prédécesseurs d'une fluidité et d'une vitalité toujours aussi efficaces ! En effet, quel plaisir de voir Hayabusa sauter partout, éviter/contrer les attaques les plus sournoises et découper chaque ennemi en petits morceaux ! Revenant à du gore pur et dur, la furie du ninja éclate ainsi pleinement aux quatre coins de l’écran, entre les énormes effusions de sang et autres membres arrachés dignes des meilleurs films de samouraïs japonais ! Un jusqu’au-boutisme qui est presque autant à saluer que le retour de son fameux univers rétro-futuriste !

Alors oui, le jeu s'ouvre à un public néophyte, "et alors ?" pourrait-on aussi légitimement targuer ce changement de cap. Essayons de poursuivre l’analyse de Ninja Gaiden, troisième du nom
Malgré des décors bien inégaux allant du franchement moche au super détaillé mais dans l’ensemble l’imaginaire a fait défaut, le fan de la série ne saura quoi penser, pourtant le titre se rapproche des productions actuelles. La prise en main sur Ps3 demeure simple et efficace, on retrouve presque les routines de Ninja Blade. Ne pouvant pas profiter facilement d’un silence absolu, l’ambiance sonore semblait avoir perdu de son charme, sans doute à la perte de son concepteur Tomonobu Itagaki. Des clients ayant déjà finis le jeu présent dans le magasin ont senti une cruelle trahison de la Team Ninja.



Katana et Ninja, mariage encore possible ?

En dépit d’un manque de profondeur d’âme, Ninja Gaiden 3 n'en reste pas moins un jeu tout à fait correct et honnête. Graphiquement tout d'abord, le titre ne lésine pas sur les effets, sanglants il va s'en dire, et propose une mise en scène parfois spectaculaire. Certes, il est nécessaire de recentrer la caméra assez régulièrement et on ne peut s'empêcher de pester face à ces erreurs de débutants, mais la prise en main très accessible rend les choses moins frustrantes. Que l'on soit un pur novice ou un fan de la série, Ninja Gaiden 3 offre un plaisir ludique qui pousse à aller jusqu'au bout de l'aventure, solo bien entendu.

Pourtant, la firme Tecmo Koei s’est tiré « une balle » dans le pied. Lors de la sortie de la Psvita, Ninja Gaiden Sigma Plus se présente comme un remake de l’opus sorti déjà sur la première Xbox (en n’oubliant pas la version dite Black), puis en version « plus accessible » pour la Ps3, connu sous le nom de Ninja Gaiden Sigma.
L’opus de la Psvita était vendu en moyenne à 40 euros, et ce dernier reste une parfaite conversion, gardant malgré tout les défauts de l’original qui sont la difficulté, et la caméra capricieuse. De plus, ce jeu propose un challenge digne des hard core gamers, et également un tarif très intéressant, car les ventes de la Psvita ne rencontrent pas un succès flagrant, ce qui impliquent des baisses immédiates et nous trouvons aisément des jeux « offert » en double pour des anniversaires (sous-entendu). Alors que conclure, Ninja Gaiden 3 n’arrive plus à émouvoir ses fans au détriment d’un jeune public, avide d’un gameplay rapide et d’une difficulté revue à la baisse. Le titre est concurrencé non seulement par des remakes comme Devil May Cry HD ou d’anciens titres à bas prix, mais également par le remake sorti pour la Psvita.

Remerciements :Boutique de Besac, et aux acheteurs comme Jacquouille




- Ninja Gaiden, une série qui marque les joueurs,
- Prise en main rapide, en reprenant une violence du second opus,
- Premières impressions positives,
- Réalisation technique honnête.






- Tomonobu Itagaki est parti depuis longtemps, nous laissant un doute sur la qualité de ce troisième opus.
- La concurrence de la version Psvita, mais également on trouve facilement les deux premiers volets en ocas.
- Après quelques moments, on commence à s’ennuyer pour les fans de la série.
- Des DLC sont prévus, le studio japonais cède à la facilité.
- Le prix, achetez-le à moins de 30 euros.

Graphismes : 15.00/20
Animation : 16.00/20
Prise en main : 16.00/20
Bande Sonore : 13.00/20

Note Globale : 14.00/20