[Oldies test] El Viento

El Viento



Plateforme/Système : Megadrive
Genre : Plate-formes & Action
Editeur : Wolfteam/Renovation
Sortie : 1991 (au Japon et Usa Uniquement)

Avant-propos

Il est bon de se replonger dans nos premiers brouillons où le jeune rédacteur commencait à faire ses premières armes au sein de fanzine. Pas si facile de transmettre sa passion du jeu vidéo alors que le joueur était considéré comme un extra-terrestre, un fou, une personne hors du moule. Ici ; vous lirez deux styles d’écriture ; la première provient d’un magazine papier pour les jeunes qui était distribué dans un établissement scolaire. La seconde critique plus construite est issu en grande partie par mes soins sous différents pseudo dont quelques paragraphes ont eu la chance d’aboutir dans une maison d’édition dédié au retro-gaming.


Image du Joypad

La première ébauche

Mélange des deux romans : « Histoires extraordinaires d’Edgar Poe » et de « L’Appel de Cthulhu » de Lovercraft ; ce jeu El Viento reprend les mêmes types d’ambiances avec les musiques inquiétantes, des monstres énormes.

.Votre But
Vous incarnez Annette, une jeune fille qui doit délivrer la ville de New-York d’un démon de Cthulhu. Vous avez une arme : un boomerang, drôle d’arsenal ; fur à mesure que vous progressez à l’intérieur de la ville, vous obtiendrez des pouvoirs magiques.
.Un scénario correct
Au cours du jeu, vous rencontrez des personnes comme Al Capone dont ce dernier vous empêchera de progresser ; ou bien vous serez aidée par des membres de votre famille. Chaque niveau est animé par quelques séquences animés ; ce qui rend le jeu plus attractif et intéractif.
.Jeu banal ?
Non, vous devez résoudre des problèmes ; soit en retrouvant une personne qui donnera une élément clé pour finir le stage, soit en actionnant certains pouvoirs pour détruire des portes (par exemple).



. Ambiance de cauchemars
Bien que ce résumé ne puisse vous émouvoir, cher lecteur ; le joueur de ce logiciel subit une pression angoissante ; voire même de cauchemars. Les musiques et les décors entrainent le joueur dans un monde d’épouvante comme si vous aviez lu l’un des romans de Lovercraft ou de Stephen King. Ce jeu rejoint bien l’ambiance dégagée à la lecture d’un ouvrage fantastique alliée à la science-fiction.
Si les sprites sont d'une taille plutôt honorable, ils ne sont pas particulièrement détaillés, tandis que les décors se révèlent très vides en comparaison avec un Castle of Illusion, ou au contraire surchargés en détails (niveau du navire). La megadrive ne parvient pas vraiment à gérer d'une manière correcte, oui il s'agit des premiers titres de cette machine, il ne faut pas oublier.Les quelques tentatives d'effets spéciaux, genre les explosions de voitures, la pieuvre dans le port se résument à d'importants pixels à l'écran, dur de rivaliser face à la Snes avec le zoom.Un classique pour votre Megadrive, malgré les défauts et cherchez ce titre dans les boutiques d’import, j’adore et il fait partie de mes préférés ; à vous de décider !

Ajout de la critique (j.V.Fr)

L'action est très rapide, voire de trop pour certains passages où l'héroïne rebondit sur les murs et sur les ennemis ce qui entraine des dégâts supplémentaires.
Et la surchage d'ennemis peut conduire à des ralentissements.
Le joueur se penchera plus vers un titre comme la série Shninobi de bien meilleure facture. Malgré tout son look lors des combats et de sa course assurent un style typique hors norme.
Certes, j'ai énoncé une quantité de défauts. Ce qui fait son charme est que vous jouez un personnage féminin, ainsi que le joueur est plongé dans une ambiance fantastique.
Les musiques sont vraiment superbes, et elles collent bien à cet univers. Il est difficile de faire aimer ce titre vu les défauts cités, mais il faut l'essayer juste une fois. Par contre, ce titre n'est jamais sorti en Europe, suite à la censure, personnage trop court vêtu, ainsi que l'univers dit malsain (nous ne sommes pas à Silent Hill, bon sang). El Viento n'est pas un vulgaire jeu d'action, c'est un titre avec un univers et un dynamisme qui s'adresse plus aux hard-core gamers.
Il se dégage de vives émotions avec l'inclusion de séquences animées, que du bonheur pour moi car l'histoire est belle et triste à la fois.

A l'époque, j'ai dû finir le soft avec l'aide de l'action replay. J'espère que si une conversion s'effectue, la difficulté sera baissée. Autre point, la jaquette japonaise est plus belle que celle Us. Sur la couverture jap, Annette en verso armée de son boomerang, le recto, sa rivale Restiana (boss rencontré à plusieurs reprises).



La version finale

El Viento est le second épisode d’une trilogie assez méconnue dont Earnest Evans est la préquelle et Annet Futatabi la conclusion. Une véritable saga qui profite d’une ambiance 1920-1930 dépaysante, riche de références au mythe de Cthulhu. Pas banal, …



Sos fantomes, non ?

New-York en 1928, de terribles tornades balaient la ville, promesses d’apocalypse au sommet de l’Empire State Building ; Hastur annonce une ère de terreur pour l’espèce humaine. La faute au prêtre Henry, instigateur d’un culte démoniaque, secondé par la sorcière Restiana dont la lignée descend de celle de la terrible créature.

Curieusement le célèbre Al Capone est également de la partie, autre facette des forces du mal… Bien décidée à mettre fin à la menace, Annet, la demi-sœur de Restiana se lance dans ce qu’elle pense être un ultime affrontement.
Une écriture classique, mais bien ficelée, qui prend une toute autre dimension lorsque l’on essaie à Earnest Evans et que l’on découvre les origines de la jeune héroïne. Une audace à saluer : rares sont les jeux de cette époque à offrir des trames scénaristiques élaborées, en particulier dans certains genres. Une véritable épopée qui rappelle des films comme Indiana Jones ou des récits d’aventures à la Jules Verne. De l’art de la péripétie.
C’est ainsi qu’Annet traversera de nombreux environnements. De la mégalopole américaine connue sous le nom de The Big Apple jusqu’au Mont Rushmore, Wolfteam a pour le coup plutôt bien respecté ce que pouvait être l’atmosphère gangsters/film noir des années folles, tout en s’appuyant sur des clichés connus.
Le stage de Détroit met ainsi en scène une chaîne de fabrication automobile, la ville ayant été connue pour cette industrie avant sa faillite en juillet 2013. Bien que l’on trouve dans le jeu quelques anachronismes à l’image de ces punks et autres loubards masqués faisant de la moto, l’ensemble reste cohérent, avec un ballet de vieilles automobiles et ennemis portant imperméable et Borsalino.

Sans oublier que la narration s’appuie sur des Cutscene dessinées par Kazutoshi  Yamane (auteur régulier chez Shonen Jump et Character Design de jeux vidéo) qui même si elles ne profitent pas d’animations, comme sur PC Engine Cd-Rom, ont le bon goût d’être particulièrement jolies et donnent à l’ensemble un aspect graphic novel des plus appréciables.

El Viento, disons-le clairement se révèle classique aussi bien dans la forme que dans le fond, et rappelle des titres tels que Kujakou Ou (SpellCaster/Mistic Defender en Occident) ou bien encore la série des Shinobi.
On remarque d’ailleurs qu’Annet peut courir à la manière d’un Ninja… Pour le reste, nous sommes en terrain connu, avec moult plates-formes encombrées de pièges  et un stress à l’avenant vu que le jeu, bien que tolérant, ne laisse peu de marge d’erreur. Si la barre de vie est conséquente et peut se voir augmentée au fur et à mesure de votre progression, le game over lui ne pardonne pas. Concrètement, lorsque vous perdez une vie, vous devez recommencer au début du niveau sur lequel vous vous trouvez.

… « les amateurs de jeux présentant des héroïnes purement nippones, façon Valis, Alisia Dragoon ou Mamono Hunter Yohko seront aux anges, d’autant qu’El Viento est le meilleur épisode de la série, les autres se révélant malheureusement assez décevants.
Mais ça, c’est une autre histoire » (Texte Pix N°25, écrit en collaboration J.B.)



. Graphismes : 15/20
Le problème ici est que l’éditeur a voulu exploiter à fond les capacités de la Megadrive en matière de zooms, pour rivaliser face à la Super Nintendo. Et là, nous avons une bouillie de pixels ; cependant cela ne nuit pas à la qualité du titre. Reste que le niveau général demeure très correct, avec des sprites de taille honorable et relativement bien détaillés.

. Bande sonore : 17/20
Ici on trouvera  des morceaux musclés, cadrant à merveille avec l'ambiance générale, qui aura pour effet de renforcer l'intérêt du joueur dans ses parties endiablées. Tant la qualité sonore ici se voit relativement élevée, on aurait cependant apprécié encore plus de pistes. Non pas que les mêmes musiques soient répétitives, mais elles sonnent tellement bien au creux des oreilles qu'on en veut encore et encore...

. Durée de vie : 17/20
Il est plutôt rare qu'un jeu d'action soit aussi draconien avec sa seule barre de vie pour tout le jeu. Ajoutez à cela une difficulté plutôt élevée, et venir à bout de ce titre pourra relever du travail de romain, et il faudra avoir ses nerfs solidement accrochés.  L’action replay a permis à une multitude de joueurs de finir le titre.


. Maniabilité : 16/20
Une Annet agréable a déplacer dans l'ensemble, et réaliser ses manœuvres ne sera pas excessivement compliqué. Le drame étant ici le recul d'Annet au touché lorsque l'on est en plein saut, irritant sur le coup mais pas au-delà. On aurait quand même largement apprécié une variété plus affirmée au niveau du panel des coups disponibles. On ne peut que tirer devant/derrière en sautant et en étant assis. D'autres directions de tirs et plus d'animations auraient été les bienvenues.



. Note finale : 17,5/20
Un petit bijou de qualité qui puise son mérite dans son action effrénée, servie par une bande sonore  à la hauteur de la difficulté, le tout saupoudré d'images manga. Avec un clin d'œil à Lovecraft au travers d'Hastur, que les fans auront déjà remarqué, El Viento aura marqué la 16-bits de Sega au fer rouge, et « cette dernière se souviendra de ce titre comme l'un de ses meilleurs jeux d'action. » (planète émulation)

Images issues de Planète émulation, J.V.COM & FR, Photos prises sur Joypad

Bonus :