Bonjour,
Comme je n'ai pas trouvé d'endroit ou poster des écrits personnels je le fais ici...sous réserve que le message-ci soit déplacé...
Voici la première nouvelle de SF que j'ai écrit il y a quelques semaines...d'autres suites sont déjà sur papier...
Le collectionneur
La pièce était plongée dans la pénombre, seuls quelques rayons lunaires parvenaient à traverser les volets pourris par la rouille afin de troubler l'obscurité. On pouvait ainsi deviner facilement aux formes dévoilées par la lumière légère que c'était un resto de quartier. Délabré certes à cause du bazar qui y régnait comme si un duo de boxeurs avait pris la salle pour un ring, extériorisant toute leur hargne dans ce combat. Les chaises et les tables recouvertes d’une couche épaisse de poussière étaient rangées en désordre voir renversées ou brisées pour certaines. La caisse enregistreuse qui végétait sur le comptoir semblait attendre le retour du proprio, les bouteilles et les verres cassés décoraient l’arrière plan du bar comme pour dissuader un alcoolique de passage de chercher la moindre goutte d’alcool et d’aller voir ailleurs.
Pourtant la pièce n’est pas déserte. Jad Bareth est assis sur une chaise, au milieu du fatras de meubles. Il attend immobile, courbé vers l’avant, les coudes calés sur ses genoux, soupesant les Glocks 37 qu’il tient bien fermement dans chaque main. Jad est un homme de taille moyenne, ses cheveux auburn se répandent en de longues mèches sur ses épaules. Il est habillé d’un manteau long en cuir usé par le temps. Son jean, un Levi Strauss comme on en faisait plus aujourd’hui, est rapé aussi par les années, les pattes entrant dans des bottes de cuir patiné dont les bouts en acier brillent sous le rayon astral qui vient les titiller.
Jad attend. Le silence. Il murmure, prie-t-il ?
Puis les volets du resto se mettent à battre violemment et soudain ils s’envolent arrachés d’une extrême violence. Des ombres mouvantes se dessinent à présent près des fenêtres, les vitres explosent et les ouvertures ainsi créées crachent telles des gueules de l’enfer leur progéniture maléfique. Les gorbes, créatures humaines dégénérées sont là pour Jad, pour sa chair.
Jad se lève aussitôt et braque ses Glocks sur la vague d’ennemis qui l’entoure. Il se met a tournoyer sur lui même et les canons de ses armes crachent le feu. Les oboles mortelles délivrées aux gorbes pénètrent la chair, déchirant sur leur passage les organes, brisant les os et traversant parfois les corps dans des gerbes de sang. Les gorbes qui tentent d’approcher Jad, hurlent, tombent tués net ou sont repoussés sous l’impact des projectiles puissants. Jad danse et rit en semant la mort, tournoyant les deux bras tendus en opposition. Le bruit des douilles qui tombent sur le sol semble accompagner le tempo des pas du tireur. Les chargeurs vides, Jad jette ses Glocks et s’empare de ses deux révolvers rangés chacun dans un holster fixé à sa poitrine. Il s’éloigne rapidement du centre du resto pour se plaquer dos au mur afin d’abattre les cinq derniers gorbes qui faillirent lui arracher la tête, s’il n’avait pas eu l’instinct de se déplacer.
De nouveau le silence, Jad se repose de ses émotions tenant les révolvers le long de son corps. De la fumée sort lentement en volutes légères des canons, comme le symbole d’un retour temporaire à la paix.
La respiration de Jad revient lentement à la normale. Son visage déformé par la folie pendant le combat est redevenu serein. Ses yeux noirs fixent le vide. Puis Jad revient à la réalité range ses révolvers, récupère ses glocks qu’il recharge et replace dans les holsters fixés à sa ceinture. Il sort un couteau de la poche intérieure de son manteau et se déplace de cadavre en cadavre pour en découper les oreilles et les fourrer dans un sac de toile.
Sur le marché, les paires d’oreilles de gorbes valent très cher car ces créatures sont chassées sans relâche afin d’en débarrasser les régions qu’elles occupent en grand nombre.
Le peu d’hommes sensés qu’il reste sur cette terre cherche à créer un monde nouveau et à élargir ses territoires. Jad est satisfait d’y contribuer en se faisant un maximum d’objets divers et de nourriture en échange.
L’aube apparaît. Le travail terminé, Jad secoue son manteau recouvert de poussière et franchit l’entrée de la tanière qu’était le resto, respirant l’air frais du dehors. Les premiers rayons du soleil levant éclairent le sommet des ruines des immeubles et des buildings de ce qu’était autrefois New York…
A suivre...
Comme je n'ai pas trouvé d'endroit ou poster des écrits personnels je le fais ici...sous réserve que le message-ci soit déplacé...
Voici la première nouvelle de SF que j'ai écrit il y a quelques semaines...d'autres suites sont déjà sur papier...
Le collectionneur
La pièce était plongée dans la pénombre, seuls quelques rayons lunaires parvenaient à traverser les volets pourris par la rouille afin de troubler l'obscurité. On pouvait ainsi deviner facilement aux formes dévoilées par la lumière légère que c'était un resto de quartier. Délabré certes à cause du bazar qui y régnait comme si un duo de boxeurs avait pris la salle pour un ring, extériorisant toute leur hargne dans ce combat. Les chaises et les tables recouvertes d’une couche épaisse de poussière étaient rangées en désordre voir renversées ou brisées pour certaines. La caisse enregistreuse qui végétait sur le comptoir semblait attendre le retour du proprio, les bouteilles et les verres cassés décoraient l’arrière plan du bar comme pour dissuader un alcoolique de passage de chercher la moindre goutte d’alcool et d’aller voir ailleurs.
Pourtant la pièce n’est pas déserte. Jad Bareth est assis sur une chaise, au milieu du fatras de meubles. Il attend immobile, courbé vers l’avant, les coudes calés sur ses genoux, soupesant les Glocks 37 qu’il tient bien fermement dans chaque main. Jad est un homme de taille moyenne, ses cheveux auburn se répandent en de longues mèches sur ses épaules. Il est habillé d’un manteau long en cuir usé par le temps. Son jean, un Levi Strauss comme on en faisait plus aujourd’hui, est rapé aussi par les années, les pattes entrant dans des bottes de cuir patiné dont les bouts en acier brillent sous le rayon astral qui vient les titiller.
Jad attend. Le silence. Il murmure, prie-t-il ?
Puis les volets du resto se mettent à battre violemment et soudain ils s’envolent arrachés d’une extrême violence. Des ombres mouvantes se dessinent à présent près des fenêtres, les vitres explosent et les ouvertures ainsi créées crachent telles des gueules de l’enfer leur progéniture maléfique. Les gorbes, créatures humaines dégénérées sont là pour Jad, pour sa chair.
Jad se lève aussitôt et braque ses Glocks sur la vague d’ennemis qui l’entoure. Il se met a tournoyer sur lui même et les canons de ses armes crachent le feu. Les oboles mortelles délivrées aux gorbes pénètrent la chair, déchirant sur leur passage les organes, brisant les os et traversant parfois les corps dans des gerbes de sang. Les gorbes qui tentent d’approcher Jad, hurlent, tombent tués net ou sont repoussés sous l’impact des projectiles puissants. Jad danse et rit en semant la mort, tournoyant les deux bras tendus en opposition. Le bruit des douilles qui tombent sur le sol semble accompagner le tempo des pas du tireur. Les chargeurs vides, Jad jette ses Glocks et s’empare de ses deux révolvers rangés chacun dans un holster fixé à sa poitrine. Il s’éloigne rapidement du centre du resto pour se plaquer dos au mur afin d’abattre les cinq derniers gorbes qui faillirent lui arracher la tête, s’il n’avait pas eu l’instinct de se déplacer.
De nouveau le silence, Jad se repose de ses émotions tenant les révolvers le long de son corps. De la fumée sort lentement en volutes légères des canons, comme le symbole d’un retour temporaire à la paix.
La respiration de Jad revient lentement à la normale. Son visage déformé par la folie pendant le combat est redevenu serein. Ses yeux noirs fixent le vide. Puis Jad revient à la réalité range ses révolvers, récupère ses glocks qu’il recharge et replace dans les holsters fixés à sa ceinture. Il sort un couteau de la poche intérieure de son manteau et se déplace de cadavre en cadavre pour en découper les oreilles et les fourrer dans un sac de toile.
Sur le marché, les paires d’oreilles de gorbes valent très cher car ces créatures sont chassées sans relâche afin d’en débarrasser les régions qu’elles occupent en grand nombre.
Le peu d’hommes sensés qu’il reste sur cette terre cherche à créer un monde nouveau et à élargir ses territoires. Jad est satisfait d’y contribuer en se faisant un maximum d’objets divers et de nourriture en échange.
L’aube apparaît. Le travail terminé, Jad secoue son manteau recouvert de poussière et franchit l’entrée de la tanière qu’était le resto, respirant l’air frais du dehors. Les premiers rayons du soleil levant éclairent le sommet des ruines des immeubles et des buildings de ce qu’était autrefois New York…
A suivre...
