Au lendemain des premières frappes aériennes, l'opération « Aube de l'Odyssée » entre dans une phrase cruciale.
Après des semaines d'hésitations, un mandat de l'ONU et un appui arabe, cette coalition, avec en tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est passée samedi à l'offensive, avec une première frappe aérienne française contre un véhicule des forces pro-Kadhafi à 17h45, pour tenter de stopper la répression de la révolte.
A partir de 20 heures samedi, Washington et Londres ont lancé plus de 110 missiles de croisière Tomahawk à partir de navires et sous-marins contre plus de 20 objectifs, dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne de la Libye.
Selon un bilan provisoire de source officielle libyenne, 48 personnes ont trouvé la mort et 150 ont été blessées dans ces attaques, dont 26 à Tripoli.
Dimanche avant l'aube, un bombardement aérien a visé Tripoli et la défense anti-aérienne déployée dans la capitale, notamment dans la résidence-caserne du dirigeant libyen à Bab al-Aziziya, est entrée en action. Le leader Mouammar Kadhafi jure désormais de transformer la Méditerranée en « champ de bataille »...
Mouammar Kadhafi s'est exprimé il y a un peu plus d'une heure à la télévision Libyenne :
Sur la télévision d'Etat, le guide libyen martèle un long discours. « Vous avez peut-être une meilleure armée. Mais c'est notre pays, nous ne nous laisserons pas faire, nous ne nous vous laisserons pas exploiter notre pétrole. L'innocence gagnera. Le monde vous regarde, vous avez montré que vous êtes des barbares. Vous êtes le diable et le parti du diable sera défait. »
Mouammar Kadhafi prédit une « longue guerre », affirmant que « tout le peuple libyen porte des armes » et qu'il va « vaincre » dans un message sonore diffusé sur la télévision officielle. « Nous nous battrons pour la paix et la liberté. Nous demandons à tous les peuples du monde en Europe, en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique, de vous dresser contre ces gouvernements », a-t-il martelé. « Une nouvelle révolution mondiale a lieu en ce moment et c'est une nouvelle opportunité pour moi. » S'adressant particulièrement aux Etats-Unis, il leur a reproché de ne pas apprendre du passé : « Vous avez été défaits en Somalie, en Vietnam, en Irak... Ce sera encore le cas ici. C'est le meilleur moment de nos vies, car nous vous affrontons avec le monde derrière nous. »
Source : LeParisien.fr