Takeshi Obata est né en février 1969 à Niigata.
On sait peu de choses sur ses débuts en dehors du fait qu’en 1985 il gagna le Prix Tezuka pour un one shot intitulé « 500 kônen no kaiwa ».
Il travailla plusieurs années sur une grande quantité d’idées mais peina à trouver LE sujet qui ferait de sa série un manga apprécié et durable. C’est à la suite de cela qu’il choisi de se consacrer au dessin et de collaborer avec des scénaristes.
En 1998, il décroche enfin une équipe idéale avec Yumi Hotta et le manga « Hikaru no go ». Bien que se basant essentiellement sur le jeu de go, quelque chose de passablement démodé, ce manga remporta très tôt l’agrément d’un public jeune fan de shonen. En 2000, la série décrocha même le Shogakukan manga Award et en 2003 le Prix Osamu Tezuka du meilleur manga de l’année.
Ce succès fut bien sûr le fruit d’une étonnante combinaison entre une histoire très bien construite, dynamique, explorant tous les aspects d’un jeu légendaire mais aussi l’adolescence, l’esprit de compétition, l’amitié et un rythme surprenant qui laisse une large place au suspense. Cette dynamique est portée par le trait de Obata qui insuffle une incroyable énergie aux scènes les plus immobiles possibles dans un scénario : lorsque le personnage réfléchit intensément à la disposition du jeu sur le damier et quelle tactique employer. Et, franchement on se prend au jeu !
Consécration absolue : « Hikaru no go » fut adapté en animé et traduit dans un grand nombre de pays.
Tout en affinant son coup de plume, Obata s’est ainsi tracé une réputation dans le milieu et attiré les propositions de collaborations futures. C’est ainsi que son éditeur lui proposa de travailler avec Ohba sur un manga policier à tendance fantastique : « Death Note ».
L’entente se fait un chemin entre les deux artistes et le manga est un nouveau succès. Une petite révolution se forme même autour de ce titre qui vulgarise et en même temps redonne du "peps" à un genre gardé jusqu’ici en retrait par les éditeurs de manga.
En effet, les titres d’excellence de Urasawa étaient sans doute les seuls à être aussi reconnus que le fut « Death Note ». La différence ? « Death Note » s’adresse plus volontiers à un public d’adolescents. Pourquoi ? Et bien une raison toute simple : Obata est très attentif et soucieux de présenter dans son dessin ce qui touche le quotidien de sec lecteurs : la mode, les loisirs, les préoccupations scolaires ou sentimentales.
Un enthousiaste, un sceptique....
Comment dire non à la fille qu'on aime en secret ?
La mode gothique selon Misa de "Death Note"
Ce soin particulier se retrouve plus encore dans « Bakuman », le nouveau bijou né de sa collaboration avec Ohba en 2008.
Fortement auto-biographique, cette série s’offre le luxe de dépeindre le quotidien laborieux de deux adolescents qui décident de s’associer pour devenir mangakas sous un même pseudonyme.
L’un dessine, l’autre écrit. Etonnament la magie de « Hikaru no go » revient dans « Bakuman » : on a une histoire sans grand héros, sans drame, mais un parti pris simple et banal. Mais tout ceci n’est qu’apparence car, finement, avec doigté, humour et passion, Ohba éveille le lecteur à la dure loi du métier de mangaka, ses contraintes, ses difficultés en tous genres, ses obstacles et déceptions, ses joies aussi. Avec une telle histoire, Obata prend plaisir à affiner plus encore son trait, insistant sur les expressions de ses personnages, sur leur nature juvénile, celle de leurs aspirations, de leurs rêves, de la force de leur conviction commune que les échecs, même les pires, ne savent entacher.
Entre la fin de « Death Note » et le début de « Bakuman », Obata a travaillé sur le chara-design des personnages du jeu Castelvania Judgment, a illustré des nouvelles et dessiné le manga « Blue Dragon Ral Grad » inspiré d’un jeu vidéo.
Anecdote : Nobuhiro Watsuki ("Kenshin le vagabond") et Akira Amano ("Reborn!") ont été ses assistants sur "Hikaru no go".
Dernière édition par Anabel185 le Mar 6 Sep 2011 - 11:45, édité 3 fois