[CRITIQUE BD] Les Lumières de Tyr

Liban, 1985. La ville de Tyr, comme toutes les villes du sud du pays, plus pauvres que celles du nord, souffre énormément de la guerre civile due au conflit Israëlo-palestinien. Entre le largage de bombes et de jouets piégés, les habitants souffrent aussi du manque d'électricité, disponible que plusieurs heures par jour : "c'est une guerre psychologique". C'est là qu'interviennent Super Mustafa et sa Super Ligue : Toutes les nuits, ce groupe d'enfants lutte pour la survie du pays, affrontant leurs peurs, se sacrifiant pour une cause juste : remettre l'électricité dans les immeubles pour permettre aux gens de dormir à nouveau ...

Mustafa et son frère Mohamed vivent la guerre au quotidien : les bombardements sont loin, certes, mais leur copain a perdu un bras en attrapant un jouet piégé. Mustafa, l'aîné, travaille dans un petit troquet pour se faire un peu d'argent de poche, et chaque jour, il entend les adultes parler de la guerre, et des coupures d'électricité incessantes, qui rend la chaleur étouffante et ne permet plus aux frigos de garder la nourriture. Alors voilà, comme Batman, Spiderman et Wolverine, leurs super héros préférés, les deux enfants vont lutter contre le mal. Mais cela ne suffit pas, il leur faut des nouveaux justiciers à leurs côtés !

Avec les Lumières de Tyr, Safieddine et Jimenez nous montrent la guerre du point de vue des enfants, qui, dans toute leur innocence, ne comprennent pas tout au conflit qui les entoure et, dans l'ombre, se prennent pour des super héros en pensant pouvoir sauver leur pays, oubliant les réels dangers qui les menacent. Une histoire touchante et attendrissante, traitée avec légèreté malgré la gravité du sujet, illustrée par des graphismes noir et blanc avec beaucoup de hachures, avec des visages très expressifs et des planches vraiment intéressantes.