^-^! Me revoici avec des poèmes que l'on devrait davantage qualifier de textes poétiques. Qu'on aime ou non, ma foi, chacun ses goûts; qu'on puisse les trouver trop noirs ou s'inquiéter pour ma santé mentale ... c'est qu'on ne connaît rien à l'écriture.
Ce topic regroupera les différents textes écrits en ce début d'année, achevés fin juillet ou pour être plus précis stoppés à cette période. J'écris selon mes humeurs, et de toute évidence ce début d'année, riche en changements -un peu trop même à mon goût, mais bon j'ai deux bras, deux jambes qui fonctionnent parfaitement, était propice à l'écriture.
J'ai pensé un temps me remettre sérieusement à écrire, non plus me contenter de jets comme ceux-ci mais travailler les textes. Finalement, ce n'est pas pour moi. L'écriture c'est ma planche de salut en quelque sorte, une façon de prendre du recul: aujourd'hui si j'ai cessé d'écrire c'est que cela suffit, que je suis passée à autre chose, la mue est faite, du moins le plus gros. Possible que cela me revienne.
Sur ce, bonne lecture :°)
Hop, premier extrait:
Je reprends le fil. Ou plutôt je n'égrène plus mes restes de la journée comme des miettes que le vent balaie, que les bêtes engouffrent dans leur panse pour ainsi devenir l'innommé. Je tâche désormais d'en épingler le moindre signe, les plus infimes soubresauts du corps vers la pensée qui me les ravit. C'est se ravir, se raviser d'être que d'écrire. Mais ce n'est pas tout, ce n'est pas seulement se dégonfler, c'est aussi se tenir en éveil que tenir un journal. C'est malmener l'être jusqu'à ce qu'il suffoque de n'être plus lui-même, ce moi qu'une pression insoutenable ravage puis qui finalement éclate.
(...)
Comment peut-on le lendemain, ou même dans la seconde qui suit un état de fièvre, réintroduire la routine comme si de rien n’était ? Comme si la mort n’était pas venue avec son cortège de flammes irradier l’imposture : nos vies, cette vie, ces mains, cette voix, ces mascarades grotesques, ces mimétiques farces venues de je ne sais où, qui sait, d’une planète lointaine? Et c’est elle encore qui dans l’organe taquine nos veines bleuâtres, les empourpre, souille les larmes de vésicules rouges et jaunes, pareil à cet œil malade aux pupilles disjonctées. Comme si la mort ne venait pas te rire au nez de tout ce qui en toi s’écrase, s’entasse. Et toi, les nerfs tendus, retenant en filet cette fosse commune où vient se perdre la vie qui, en toi, toujours en toi, se brise, se défait, s’exile puis renaît d’une douleur démoniaque.
A peine s’est-on remit d’un tel désastre qu’un nouvel orage s’installe. Mais ne vous imaginez pas un être-libre. La liberté ne nous intéresse pas. En fin de compte les chaînes qui tenaillent nos chairs nous sont précieuses, ces dernières motivent, maintiennent l’excellence de nos douleurs. Sans elles, comment supporter de n’être plus feu mais cendres ? L’ordre auquel nous ne nous soumettons jamais qu’en partie est un ordre salutaire. Se soumettre n’a jamais mis qu’en veille les bouillonnements internes. C’est ainsi que nos haches décapitent des maîtres-proies fabriqués de toutes pièces par ceux-là même qui les combattent –nous, pour qu’enfin les chairs infectées qu’irrigue le formol de nos veines brûlent d’un feu nouveau.
(...)
De toute évidence nous ne sommes pas prêt au sacrifice des vies confortablement assises, bien propres, qui se lavent le visage, se dentifricent avant de passer à l’attaque. C’est l’haleine impeccable que nous poussons des cris. Le désespoir sent bon le chic et la connerie. Et même ici, on s’arrange pour que le verbe flatte l’œil. Est-ce lui, là, sapé comme une vieille pouff*asse, l’orgueil bâtard, cette aliénée puta*n avec ses tours passe-passe ?
Qui va-là ?
Qui ose, planter ses frimes hideuses dans ma laine incarnate ?
Qui vient, masturber ses querelles dans ma plaine dévastée ?
C’est l’idée, c’est l’idée qui te souffle les mots quand tu voudrais la faire taire. Quand tu voudrais t’extraire du cadre opiacé qui t’enveloppe, et n’être plus cette breloque où tremble l’esprit, ce voleur de corps qui du corps te détruit. C’est elle, l’idée, et la mort qui te renifle.
Fin du premier extrait
Ce topic regroupera les différents textes écrits en ce début d'année, achevés fin juillet ou pour être plus précis stoppés à cette période. J'écris selon mes humeurs, et de toute évidence ce début d'année, riche en changements -un peu trop même à mon goût, mais bon j'ai deux bras, deux jambes qui fonctionnent parfaitement, était propice à l'écriture.
J'ai pensé un temps me remettre sérieusement à écrire, non plus me contenter de jets comme ceux-ci mais travailler les textes. Finalement, ce n'est pas pour moi. L'écriture c'est ma planche de salut en quelque sorte, une façon de prendre du recul: aujourd'hui si j'ai cessé d'écrire c'est que cela suffit, que je suis passée à autre chose, la mue est faite, du moins le plus gros. Possible que cela me revienne.
Sur ce, bonne lecture :°)
Hop, premier extrait:
Je reprends le fil. Ou plutôt je n'égrène plus mes restes de la journée comme des miettes que le vent balaie, que les bêtes engouffrent dans leur panse pour ainsi devenir l'innommé. Je tâche désormais d'en épingler le moindre signe, les plus infimes soubresauts du corps vers la pensée qui me les ravit. C'est se ravir, se raviser d'être que d'écrire. Mais ce n'est pas tout, ce n'est pas seulement se dégonfler, c'est aussi se tenir en éveil que tenir un journal. C'est malmener l'être jusqu'à ce qu'il suffoque de n'être plus lui-même, ce moi qu'une pression insoutenable ravage puis qui finalement éclate.
(...)
Comment peut-on le lendemain, ou même dans la seconde qui suit un état de fièvre, réintroduire la routine comme si de rien n’était ? Comme si la mort n’était pas venue avec son cortège de flammes irradier l’imposture : nos vies, cette vie, ces mains, cette voix, ces mascarades grotesques, ces mimétiques farces venues de je ne sais où, qui sait, d’une planète lointaine? Et c’est elle encore qui dans l’organe taquine nos veines bleuâtres, les empourpre, souille les larmes de vésicules rouges et jaunes, pareil à cet œil malade aux pupilles disjonctées. Comme si la mort ne venait pas te rire au nez de tout ce qui en toi s’écrase, s’entasse. Et toi, les nerfs tendus, retenant en filet cette fosse commune où vient se perdre la vie qui, en toi, toujours en toi, se brise, se défait, s’exile puis renaît d’une douleur démoniaque.
A peine s’est-on remit d’un tel désastre qu’un nouvel orage s’installe. Mais ne vous imaginez pas un être-libre. La liberté ne nous intéresse pas. En fin de compte les chaînes qui tenaillent nos chairs nous sont précieuses, ces dernières motivent, maintiennent l’excellence de nos douleurs. Sans elles, comment supporter de n’être plus feu mais cendres ? L’ordre auquel nous ne nous soumettons jamais qu’en partie est un ordre salutaire. Se soumettre n’a jamais mis qu’en veille les bouillonnements internes. C’est ainsi que nos haches décapitent des maîtres-proies fabriqués de toutes pièces par ceux-là même qui les combattent –nous, pour qu’enfin les chairs infectées qu’irrigue le formol de nos veines brûlent d’un feu nouveau.
(...)
De toute évidence nous ne sommes pas prêt au sacrifice des vies confortablement assises, bien propres, qui se lavent le visage, se dentifricent avant de passer à l’attaque. C’est l’haleine impeccable que nous poussons des cris. Le désespoir sent bon le chic et la connerie. Et même ici, on s’arrange pour que le verbe flatte l’œil. Est-ce lui, là, sapé comme une vieille pouff*asse, l’orgueil bâtard, cette aliénée puta*n avec ses tours passe-passe ?
Qui va-là ?
Qui ose, planter ses frimes hideuses dans ma laine incarnate ?
Qui vient, masturber ses querelles dans ma plaine dévastée ?
C’est l’idée, c’est l’idée qui te souffle les mots quand tu voudrais la faire taire. Quand tu voudrais t’extraire du cadre opiacé qui t’enveloppe, et n’être plus cette breloque où tremble l’esprit, ce voleur de corps qui du corps te détruit. C’est elle, l’idée, et la mort qui te renifle.
Fin du premier extrait