L'Homme qui erre dans le Noir
Episode 2Le réacteur...
La première fois pour Jessie, qui court devant.
Cloud, lui, connaît déjà la structure de ces énormes condensateurs de Mako nourrissant la Shinra. Barret ne dit rien. Les deux hommes courent côte à côte, sans parler. Le moindre mot serait de trop pour Barret. Et Cloud n'a rien à dire. Cloud avance. Et son épée s'abat sur le robot gardien qui est si soudainement apparu devant lui. Son oreille est douloureusement bercée par les rafales des balles de Barret qui percent sèchement le blindage d'un tank de sécurité.
La machine riposte ; le colosse et touché. S'élançant au devant, sans sembler se soucier de sa vie, de son être, le jeune homme exhibe le pouvoir d'une matéria d'un vert d'orient, brillante et fascinante. Une foudre mystérieuse s'abat sur le monstre de métal et de bois : la Mako a détruit le menaçant engin.
Des escaliers, des échelles, et des robots gardiens de tous genres n'empêcheront pas les deux hommes d'atteindre le centre du réacteur. Jessie les a laissés en chemin, elle est retournée rejoindre Biggs, qui attend au niveau des portes fermées électroniquement, pour préparer la fuite.
Une simple passerelle surplombant un gouffre immense d'où s'échappent des vapeurs bouillantes de Mako dévoile à son bout l'endroit où il faudra poser la charge explosive.
Barret considère l'appareillage d'un œil incompétent et dégoûté, avant de se retourner vers son compagnon. Le cœur voudrait lâcher, le corps ne répond plus, quand devant l'imposante machine qui apparaît alors sur la passerelle le colosse voit le jeune homme abuser encore de sa matéria.
Et la foudre s'abat. Et les armes de la machine s'activent à ce bruit insupportable qu'illustrent les douilles voletant en tout sens. Face à l'image du rival que la vue de cet imposant adversaire ne semble pas faire flancher, l'homme veut reprendre conscience du danger et de sa supériorité sur cet enfant.
IL combattra et donnera les ordres.
IL détruira les armes de la Shinra avec l'arme que la Shinra a fait de lui. Il hurle à Cloud de s'occuper de placer la bombe, tout en faisant chanter les canons de son bras droit en direction de l'assaillant.
L'ancien Soldier, agile, recule à grand pas en esquivant les assauts de son adversaire, rejoignant la machinerie. Mais déjà les mitraillettes du tank Scorpion ont changé de cible.
Dans le raffut des armes, Cloud considère l'endroit, les yeux perdus, vagues. Une image lui revient à l'esprit.
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Ce n'est pas un simple réacteur. -
Dans son malaise, l'enfant titube, se raccroche à une poignée, et reprend ses esprits. Cette image appartient au passé. Un passé banni du présent. Une mémoire indésirable. Seul le présent est là. Ce cliché rouge est à oublier. Et le présent ne se retourne pas sur la mémoire. Il avance, et droit, sans se poser de question ; des questions qui n'auraient sans doute pas de réponses, des réponses sans questions, qui répondent à la souffrance par la souffrance, au fond des cœurs.
La bombe se programme sans peine.
Derrière, le concerto des armes à feu va crescendo. Barret croit avoir trouvé l'endroit à viser, quand s'élève derrière lui la voix de l'enfant qui veut le prévenir de ne pas attaquer quand la bête mécanique tient sa queue au-dessus du corps. L'avertissement tardif aura été vain : la rafale est partie, quand l'insignifiant homme fort remarque avec horreur la masse brillante dressée au-dessus de la tête de la mécanique imposante.
Et l'attaque au laser est partie, balayant les deux individus au sol.
Blessé, mais pas hors de combat, Cloud redresse son épée, et la matéria de foudre craque une fois de plus dans un grondement déchirant. L'homme fier, se redressant, abuse encore de son arme, mais inutilement, car il reste seul à composer cette ironique musique, accompagné des sirènes d'alarmes qui résonnent maintenant dans tout l'édifice.
Cloud, parfaitement lucide, passe devant la machine rougie encore bouillante du combat mené et des effets de la foudre, accompagné de l'homme basané, au bras encore fumant.
Accompagnés des sirènes, dans le silence des deux hommes le pas s'accélère, car ils n'ont que dix minutes pour rejoindre Wedge à la sortie.
Malgré les blessures, les robots gardiens sombrent sous les balles et l'épée de l'enfant au regard de Mako. Les échelles s'escaladent ; on rejoint l'ascenseur, on retrouve une porte fermée devant Biggs qui attend.
Jessie n'est pas revenue. Elle a dû rester en chemin.
Cloud est parfaitement conscient que Jessie seule connaît le code de cette porte. Mais c'est peut être aussi parce qu'il ne veut pas voir mourir quelqu'un qui lui fait confiance, dans cette équipe où un membre du Soldier est un cadeau de la providence, qu'il retourne seul et sans un mot dans l'ascenseur, qui repart sans que les deux autres hommes n'aient eu le temps de réagir.
Le hurlement de l'alarme ne cesse. Le réacteur sera détruit dans quelques minutes...