Existe dans sa version broché, poche et numérique
Il y a parfois de très bonnes raisons d'avoir peur du noir ...
Dans le monde du jeune Arlen, dès que le soleil se couche, les démons sortent de terre et dévorent les êtres vivants. Le seul espoir de survie : s'abriter derrière des runes magiques qui repoussent ces monstres et prier pour qu'elles tiennent jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Seule une poignée de Messagers bravent la nuit au péril de leur vie pour relier les hameaux dont les habitants ne s'éloignent jamais.
Mais lorsqu'une terrible tragédie le frappe, le jeune Arlen décide qu'il ne veut plus vivre dans la peur : il quitte sa ferme et part sur les routes en quête d'un moyen de se battre contre les démons et de les vaincre.
" Parfois, se cacher tue quelque chose en toi, de sorte que même si tu survis aux démons, tu n’es plus vraiment vivant. "
La journée, les hommes vivent une existence ordinaire quoi que sommaire. Chacun accomplis les tâches qui lui incombent. Rien d’anormal. Et puis survient la nuit. Les démons, dits chtoniens, quittent le Coeur de la terre et attaquent les humains et autres êtres vivants pour s’en nourrir mais d’une façon odieuse, déchiquetant leur victime encore vivante. Le seul moyen de défense que possèdent les hommes sont les runes magiques dont ils se servent pour protéger leur foyer. Hélas il arrive que les runes cèdent, abîmées par le temps, altérées, recouvertes, ou encore fragilisées par les assauts des chtoniens. Autant dire que la présence de runes ne garantie en rien la sécurité des habitants. Chose aberrante, tous le vivent sans rechigner. Alors que chaque nuit tout peu basculer, résignés les hommes poursuivent leur petite vie ’comme si de rien n’était’.
Quête initiatique. Sans doute. Les personnages principaux, Arlen, Leesha et Rojer (dont nous suivons l'évolution séparement jusqu'à leur rencontre) ont tous du affronter, braver ou subir l’autorité et choisir leur propre voie. Si tous, ont trouvé une image pour suppléer à ce manque, aucun n’a pu, que ce soit par choix ou par contrainte s’y résoudre.
- Arlen, personnage central de l’histoire, est encore adolescent en début de lecture et confronté à cette menace constante, lui qui a soif de liberté s’indigne face à l’apathie des hommes. Il teste ses limites, quitte la ferme de journée et ne revient qu’avant la nuit tombée, parfois n’échappant à la nuit que d’extrême justesse. Ce besoin de se sentir vivant, acculé est si vif qu’une fois confronté aux chtoniens et à la lâcheté des uns il refusera net, quoi qu’il lui en coûte de s’aligner. C’est un personnage animé par une soif de vie intense en lutte constante non pas seulement pour survivre mais pour exister. Cette peur qui tétanise, et qui est tout à fait compréhensible, il en a horreur. Mais cette liberté tant désirée, exige nombres de sacrifices.
- Leesha, personnage que nous rencontrons après Arlen, est une jeune fille tout ce qu’il y a de banale. Promise à Gared, beau, grand, musclé (et un peu stupide de fait) elle s’impatiente de leur union afin d’échapper au joug maternel, mais pas que (petite coquine!) Jusqu’au jour où les travers des villageois lui sont exposés. Déçue, comme si cela ne suffisait pas elle se voit à son tour calomniée. Et là s’en est trop. Prise sous l’aile de Bruna, l’ancêtre cueilleuse d’herbe (personnage qui a du mordant!) Leesha devra elle aussi affronter ses démons (sa mère, Gared, les villageois) afin que se dégage la voie vers la route qu’elle s’est choisie.
- Et puis Rojer, encore bambin quand sa famille est massacrée par les chtoniens, il accumule les pertes. Courageux mais un peu en retrait face aux deux autres j’espère que la suite lui réservera une place plus importante. Pour l’instant il ne fait pas le poids. Les seules bonnes intentions ça ne sauve de rien. Et pourtant, vers la fin, Arlen et Leesha m’ont tapée sur les nerfs, surtout Leesha que j’ai trouvé pénible dans son rôle de ‘mère protectrice’
Note: les personnages secondaires ne sont pas bâclés, ils sont pour beaucoup dans l'évolution de nos héros.
Passons au bémol:
C’est sans surprise que les personnages se croisent. C’est sans surprise qu’on connaît leur utilité dans ce groupe à venir: l’un messager, l’autre guérisseuse, le troisième jongleur: chacun apportera à l’autre. Le titre lui même nous en révèle trop, ainsi nous ne sommes pas surpris par le déroulement de l’histoire. Il y a aussi le fait que malgré ce qui leur arrive (je pense à Leesha) on ne craint à aucun moment pour leur vie, on trépigne face aux difficultés rencontrées, mais on ne s’alarme pas outre mesure. Après tout, ce sont eux les héros, hein. (Exit les rebondissements à la Game of Thrones)
Donc, oui, les choses traînent mais nous permettent d’un :cerner les personnages, les comprendre, de deux: saisir le contexte dans lequel il se meuvent, de trois: comprendre les différents enjeux (religieux, d’état etc) et de quatre: en apprendre davantage sur le passé, la source, d’où viennent ses démons etc
La fin du premier tome est un peu décevante: on s’imagine mal tout un village habitué à se terrer qui, sous l’impulsion d’Arlen, se décide enfin à combattre les démons et vaillamment qui puis est (hommes, femmes, enfants, une bien belle famille sous l’égide d’Arlen et Leesha, une fois encore Rojer fait office de touriste bien qu’il serve… eurk). Menfin comme quoi les hommes peuvent se remuer… il leur manquait un héros voilà tout … humpf
Bref, la suite s’annonce mouvementée. De l’action! Et je tenais à le préciser, car à la relecture de cet avis je donne l’impression de n’avoir pas apprécié ce livre, ce qui est faux. J’ai apprécié, néanmoins, il y a des imperfections, forcément, un rien trop bien ficelé, sans réelle surprise tout ça, mais je chipote. Un bon moment de lecture ^-^!
Le tome 2 est disponible.