Jeux d’arcade, Bornes again
Avant-propos
Je suis un profond nostalgique d’une période où le monde du jeu vidéo n’était pas autant médiatisé et où chaque gamer savait respecté les bonnes manières. A présent, nous sommes dans un monde complètement fou et chacun veut « bouffer » son compagnon, y compris dans le monde professionnel, mais cette démence est entrée dans le jeu vidéo, hélas. On ne refera pas le Monde mais au moins les plus anciens sauront donnés la direction à suivre à cette génération.
Combien de pièces dans cette tirelire ?
Jeux actuels face aux Dinosaures
Nous n’allons pas citer l’ami Françis Cabrel, en affirmant que c’était mieux avant. C’est vrai que des genres ont complètement disparu comme les shoots them up ou bien les RPG nippons d’excellente facture ; désormais la mode se tourne autour de séries comme Call of et compagnie ou bien des casse-têtes présents sur nos téléphones portables.
La PS4, la WII U et la Xbone One sont des consoles puissantes offrant de belles sensations graphiques, mais ont-elles une âme dans leurs jeux ? Pas si facile de donner une réponse à cette génération de machines récentes. Souhaitons un avenir un peu plus radieux aux studios japonais qui m’avait donné mes premières émotions et le coup du risque dans le scoring. Les jeux d’arcade sont le dépassement de soi, ici pas de check-point, ni même de sauvegarde automatique, tout est un symbole de dextérité, d’efficacité, pas de droit à l’erreur.
Benj.
Le petit bar
Pendant des années, les bornes d'arcade ont trôné dans les coins des troquets à côté des traditionnels flippers ou autre baby-foot. Les salles spécialisées elles, étaient présentes dans chaque station balnéaire qui se respectait. Pour beaucoup de joueurs, elles restent liées à des souvenirs d'enfance.
L'essor des consoles de salon a opposé une concurrence féroce aux salles d'arcade. Ces dernières ont petit à petit fermé et les bornes ont fini sur le trottoir. C'est comme ça que Valentin Lormeau a récupéré la sienne, une Astro City de 1994. Pour lui, les jeux d'arcade sont à part : « Quand tu joues, il y a cette culture de la pièce, il ne faut pas perdre pour ne pas payer à nouveau ». Ce qu'il aime dans ce type de jeux vidéo, « c'est la notion de performance ».
Valentin est un fan de jeux de combat. A l'origine, il a récupéré deux bornes pour pouvoir faire des duels, mais il a finalement dû se séparer de l'une d'elles faute de place. Pour lui, il y a aussi dans ce genre de jeux un « aspect social ».Lorsqu'il reçoit des amis, les matchs s'enchaînent à tour de rôle pendant que ceux qui attendent jouent à d'autres jeux sur des plateformes plus classiques.
Ce passionné a entièrement restauré ses bornes. Il a refait le câblage et ajouté un bouton de volume pour le son. En tout, cela lui a pris une semaine de travail. Il se défend d'avoir modifié le système interne, « il y a une fierté à avoir le hardware d'époque », explique-t-il. Sa borne fonctionne encore avec des cartes Jamma, des plaques de circuits imprimés d'une trentaine de centimètres de coté. A chaque jeu sa cartouche. Cette technologie est devenue obsolète, tout comme le tube cathodique qui sert d'écran : « Si j'ai un souci un peu pointu, ça va commencer à être très compliqué », s'inquiète-t-il.
Le renouveau
Si Valentin fait partie des bricoleurs capables de se plonger dans l'électronique, ce n'est pas le cas de tous les passionnés. Pour eux, il reste la solution clé en main.
Neo Legend a été fondée par des fans et propose des bornes dernière génération fournies avec de nombreux jeux. « Au début, on a commencé dans le bricolage et la collection, il y avait une idée clé en main, mais c'est nous qui bricolions », raconte Raphaël Birn, le cofondateur de l'entreprise. Aujourd'hui Neo Legend est devenue une marque. L'entreprise fait directement fabriquer des bornes et se charge du système informatique. Les machines proposées sont bien plus modulables que les bornes authentiques. Sa clientèle, Raphaël Birn la définit comme « des personnes qui ont connu [les bornes d'arcade] et qui maintenant ont les moyens [de s'en offrir une] ».
Ces bornes ne sont plus destinées à jouer aux seuls jeux d'arcade. « On peut brancher une manette et jouer à FIFA, on peut même connecter un iPhone en bluetooth pour mettre de la musique », explique Raphaël Birn. Les prix sont au diapason de ces bornes nouvelle génération, ils vont de 1 200 à 4 000 euros pour « des produits haut de gamme », explique le cofondateur de Neo Legend.
La passion est bien réelle
Benjamin Paoli possède deux bornes en état de marche. Aucune ne fonctionne avec le système d'origine et aucune ne provient de chez Neo Legend. « En 2010, j'ai vu passer une borne à 1 500 euros sur le Bon Coin, ça faisait cher alors j'ai décidé d'en fabriquer une », explique-t-il. Finalement, il a préféré en acheter un exemplaire à 350 euros auprès d'un exploitant qui fermait. Il l'a rénovée, a changé l'écran et le système de jeu. C'est maintenant une PlayStation 3 qui fait tourner sa machine.
Sa première rencontre avec les bornes d'arcade remonte à ses 10 ans. « J'étais en vacances à La Rochelle. Il y avait une salle avec une vingtaine de machines, je n'avais pas d'argent alors je passais mes journées à regarder les gens. » A la fin, le gérant s'est pris d'affection. « Je venais à l'ouverture, il me demandait quelle machine me plaisait et il me laissait jouer gratuitement », se souvient-il.
Remerciements :
Baptiste Garcin Journaliste au Monde, Société Neo Legend dans XIIième arrondissement, V-Nash, et ma Belle
La suite au prochain numéro…
Avant-propos
Je suis un profond nostalgique d’une période où le monde du jeu vidéo n’était pas autant médiatisé et où chaque gamer savait respecté les bonnes manières. A présent, nous sommes dans un monde complètement fou et chacun veut « bouffer » son compagnon, y compris dans le monde professionnel, mais cette démence est entrée dans le jeu vidéo, hélas. On ne refera pas le Monde mais au moins les plus anciens sauront donnés la direction à suivre à cette génération.
Combien de pièces dans cette tirelire ?
Jeux actuels face aux Dinosaures
Nous n’allons pas citer l’ami Françis Cabrel, en affirmant que c’était mieux avant. C’est vrai que des genres ont complètement disparu comme les shoots them up ou bien les RPG nippons d’excellente facture ; désormais la mode se tourne autour de séries comme Call of et compagnie ou bien des casse-têtes présents sur nos téléphones portables.
La PS4, la WII U et la Xbone One sont des consoles puissantes offrant de belles sensations graphiques, mais ont-elles une âme dans leurs jeux ? Pas si facile de donner une réponse à cette génération de machines récentes. Souhaitons un avenir un peu plus radieux aux studios japonais qui m’avait donné mes premières émotions et le coup du risque dans le scoring. Les jeux d’arcade sont le dépassement de soi, ici pas de check-point, ni même de sauvegarde automatique, tout est un symbole de dextérité, d’efficacité, pas de droit à l’erreur.
Benj.
Le petit bar
Pendant des années, les bornes d'arcade ont trôné dans les coins des troquets à côté des traditionnels flippers ou autre baby-foot. Les salles spécialisées elles, étaient présentes dans chaque station balnéaire qui se respectait. Pour beaucoup de joueurs, elles restent liées à des souvenirs d'enfance.
L'essor des consoles de salon a opposé une concurrence féroce aux salles d'arcade. Ces dernières ont petit à petit fermé et les bornes ont fini sur le trottoir. C'est comme ça que Valentin Lormeau a récupéré la sienne, une Astro City de 1994. Pour lui, les jeux d'arcade sont à part : « Quand tu joues, il y a cette culture de la pièce, il ne faut pas perdre pour ne pas payer à nouveau ». Ce qu'il aime dans ce type de jeux vidéo, « c'est la notion de performance ».
Valentin est un fan de jeux de combat. A l'origine, il a récupéré deux bornes pour pouvoir faire des duels, mais il a finalement dû se séparer de l'une d'elles faute de place. Pour lui, il y a aussi dans ce genre de jeux un « aspect social ».Lorsqu'il reçoit des amis, les matchs s'enchaînent à tour de rôle pendant que ceux qui attendent jouent à d'autres jeux sur des plateformes plus classiques.
Ce passionné a entièrement restauré ses bornes. Il a refait le câblage et ajouté un bouton de volume pour le son. En tout, cela lui a pris une semaine de travail. Il se défend d'avoir modifié le système interne, « il y a une fierté à avoir le hardware d'époque », explique-t-il. Sa borne fonctionne encore avec des cartes Jamma, des plaques de circuits imprimés d'une trentaine de centimètres de coté. A chaque jeu sa cartouche. Cette technologie est devenue obsolète, tout comme le tube cathodique qui sert d'écran : « Si j'ai un souci un peu pointu, ça va commencer à être très compliqué », s'inquiète-t-il.
Le renouveau
Si Valentin fait partie des bricoleurs capables de se plonger dans l'électronique, ce n'est pas le cas de tous les passionnés. Pour eux, il reste la solution clé en main.
Neo Legend a été fondée par des fans et propose des bornes dernière génération fournies avec de nombreux jeux. « Au début, on a commencé dans le bricolage et la collection, il y avait une idée clé en main, mais c'est nous qui bricolions », raconte Raphaël Birn, le cofondateur de l'entreprise. Aujourd'hui Neo Legend est devenue une marque. L'entreprise fait directement fabriquer des bornes et se charge du système informatique. Les machines proposées sont bien plus modulables que les bornes authentiques. Sa clientèle, Raphaël Birn la définit comme « des personnes qui ont connu [les bornes d'arcade] et qui maintenant ont les moyens [de s'en offrir une] ».
Ces bornes ne sont plus destinées à jouer aux seuls jeux d'arcade. « On peut brancher une manette et jouer à FIFA, on peut même connecter un iPhone en bluetooth pour mettre de la musique », explique Raphaël Birn. Les prix sont au diapason de ces bornes nouvelle génération, ils vont de 1 200 à 4 000 euros pour « des produits haut de gamme », explique le cofondateur de Neo Legend.
La passion est bien réelle
Benjamin Paoli possède deux bornes en état de marche. Aucune ne fonctionne avec le système d'origine et aucune ne provient de chez Neo Legend. « En 2010, j'ai vu passer une borne à 1 500 euros sur le Bon Coin, ça faisait cher alors j'ai décidé d'en fabriquer une », explique-t-il. Finalement, il a préféré en acheter un exemplaire à 350 euros auprès d'un exploitant qui fermait. Il l'a rénovée, a changé l'écran et le système de jeu. C'est maintenant une PlayStation 3 qui fait tourner sa machine.
Sa première rencontre avec les bornes d'arcade remonte à ses 10 ans. « J'étais en vacances à La Rochelle. Il y avait une salle avec une vingtaine de machines, je n'avais pas d'argent alors je passais mes journées à regarder les gens. » A la fin, le gérant s'est pris d'affection. « Je venais à l'ouverture, il me demandait quelle machine me plaisait et il me laissait jouer gratuitement », se souvient-il.
Remerciements :
Baptiste Garcin Journaliste au Monde, Société Neo Legend dans XIIième arrondissement, V-Nash, et ma Belle
La suite au prochain numéro…